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Meurtre de Mireille Knoll : les assassins jugés à Paris

« Mme Knoll a été tuée parce que c’était une vieille personne pas en état de se défendre et parce qu’elle inspirait une détestation particulière en raison de ses origines juives »

Meurtre de Mireille Knoll : les assassins jugés à Paris

Les deux hommes accusés du meurtre de Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans retrouvée poignardée dans son appartement de l’Est parisien, sont maintenant devant la justice. Du 26 octobre au 19 novembre, ils seront jugés pour « meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime ».

Mireille Knoll : tuée pour raisons religieuses et d’argent

Mireille Knoll, une dame juive de 85 ans, a été retrouvée morte le 23 mars 2018 par les pompiers appelés pour un incendie dans son appartement. Son corps a été retrouvé partiellement carbonisé et portant les marques de 11 coups de couteau.

On soupçonne que la femme a été tuée pour des raisons religieuses et d’argent par deux hommes : Yacine Mihoub, 31 ans, fils d’une voisine de la victime, et Alex Carrimbacus, 25 ans, criminel avec antécédents psychiatriques. Les deux s’étaient connus en prison.

« Comme je l’ai toujours dit, Mme Knoll a été tuée à la fois parce que c’était une vieille personne pas en état de se défendre et parce qu’elle inspirait une détestation particulière en raison de ses origines juives », a déclaré Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille Knoll.

Les assassins s’accusent mutuellement du meurtre

La façon dont les événements se sont déroulés n’est pas encore claire. En fait, les deux accusés ne cessent de s’accuser mutuellement de meurtre et d’incendie criminel.

Regardons cette journée en arrière :

Yacine Mihoub a passé la moitié de la journée du 23 mars chez Mireille Knoll, à boire du Porto. Il a été vu par plusieurs témoins, dont l’un des fils de la victime, qui était venu rendre visite à la femme en début d’après-midi.

« Il consommait seul du porto » et a « vidé jusqu’aux trois quarts de la bouteille », a raconté Alain Knoll aux enquêteurs.

L’homme a ensuite contacté Alex Carrimbacus. Ce dernier, séduit par « l’appât du gain », le rejoint dans l’appartement.

A partir de là, les faits deviennent confus.

Yacine a affirmé qu’Alex a « commencé à fouiller », puis a « saisi un objet dans la cuisine ». Il a ensuite frappé la femme et allumé le feu.

Alex Carrimbacus, quant à lui, a déclaré que Yacine se serait emparé « de boîtes à bijoux dorés, de petites horloges et d’un chéquier » alors que la vieille dame se rendait aux toilettes. Yacine aurait alors « lui porter deux coups de couteau à la gorge en criant Allah Akbar », avant de l’étrangler.

Alex a revendiqué la nature antisémite du meurtre, mais a aussi assuré que Yacin a tué la femme parce qu’il estimait qu’elle était coupable de l’avoir envoyé en prison.

Le caractère antisémite du meurtre de Mireille Knoll

Les deux hommes sont jugés du mardi 26 octobre au vendredi 19 novembre pour « meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime », « vol aggravé » et « dégradation par moyen dangereux pour les personnes ».

Les magistrats instructeurs ont soutenu le caractère antisémite du meurtre.

Alex Carrimbacus a déclaré qu’il pensait avoir entendu Yacine Mihoub « parler des moyens financiers des Juifs, de leur bonne situation » avec la victime, qui lui avait au contraire expliqué que « tous les Juifs n’avaient pas de bonne situation ».

Bien que les déclarations aient changé depuis, les magistrats instructeurs ont écrit dans l’ordonnance de renvoi devant la cour d’assises que « les investigations ont révélé l’ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône, notamment, l’antisémitisme ».

La mère de Yacine accusée d’entrave à la justice

Les deux hommes ont cepedant jugés pour « vol aggravé » et « dégradation par moyen dangereux pour les personnes ».

La mère de Yacine sera également poursuivie pour avoir détruit un « objet concernant un crime, pour faire obstacle à la manifestation de la vérité ». Elle est soupçonnée d’avoir, entre autres, nettoyé un couteau ayant potentiellement servi au crime.

Grande indignation publique et internationale

Mireille Knoll a été tuée « parce que juive », avait clamé le président Emmanuel Macron.

Ce meurtre fait suite à d’autres cas d’antisémitisme, comme la mort de Sarah Halimi, une sexagénaire juive jetée depuis le balcon de sa maison à Paris. Suite à ces événements, le débat sur un « nouvel antisémitisme » lié à la « radicalisation islamiste » a été relancé.

Une grande indignation a aussi été exprimée, notamment par les Etats-Unis et Israël, quant au sort de cette femme qui avait réussi à échapper aux raids nazis en 1942.

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