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« Élections européennes : risque anti-Macron »

À l’approche de sa deuxième élection européenne en tant que chef de liste du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella a choisi une présentation plus succincte de son programme. Après avoir publié un manifeste détaillé de cent pages il y a cinq ans, l’eurodéputé de 28 ans a résumé ses propositions dans une brochure d’une dizaine de pages. Cette approche minimaliste vise à décrire le concept d’une « Europe à la carte », remplacée depuis 2017 par le rejet total de l’Union européenne (UE), perçu comme trop impopulaire et source de stress. Pour l’instant, ses électeurs ne semblent pas s’en offusquer et lui accordent 32% des intentions de vote, un mois avant l’élection, selon la quatrième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos, en collaboration avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, dévoilée le 29 avril.

Le leader du RN a réduit cette année son ambition européenne à une nouvelle proposition, appelée « stratégie tricolore », avec un code de couleurs (vert, orange, rouge) pour indiquer les secteurs dans lesquels une coopération entre les États serait acceptable, acceptée avec de nouvelles restrictions ou strictement impossible. Il est indifférent pour Jordan Bardella que cette déconstruction ambiguë de l’UE n’ait aucune chance de réussir après l’élection, même en cas de victoire : sa véritable priorité a toujours été la France et son objectif de prendre le pouvoir en 2027.

Depuis le début de sa campagne en septembre, le membre du Parlement européen a décrié les élections européennes comme un simple « référendum » contre Emmanuel Macron. Excluant toute mention concernant le caractère de l’élection, son premier slogan – « Rendez-vous le 9 juin » – avait pour seul objectif de rassembler ses partisans pour « punir » le président en exercice. Après avoir passé plusieurs meetings à dresser un portrait sombre de l’UE, dont l’unique objectif serait « l’effacement anthropologique » des peuples, le leader du RN ne semble plus se soucier des problématiques européennes. Ses récentes interventions publiques sont entièrement centrées sur la critique du gouvernement, notamment du président. Il est déjà demandé au président de dissoudre l’Assemblée nationale en cas d’échec.
Entrer dans l’arène
La tactique du RN est simple : se nourrir de la défiance envers Emmanuel Macron, après sept ans à l’Elysée, et se positionner comme la seule option pour 2027. Une forme d’appel au vote de rétorsion, à laquelle une partie de la population française se dit prête à céder. Selon une enquête Ipsos, 37% des personnes interrogées indiquent qu’elles iront voter le 9 juin pour « exprimer leur opposition au président et au gouvernement », contre seulement 12% en leur faveur. Il reste 67,4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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