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« Alain Chamfort conclut albums avec ‘L’Impermanence' »

Chaque fois qu’on l’interroge, Alain Chamfort est souvent amené à discuter de Dutronc, Claude François et Gainsbourg. Il note cela sans rancune, mais plutôt pour mettre en évidence sa part de responsabilité dans sa situation. Selon lui, le narcissisme et l’exhibitionnisme sont essentiels pour réussir en tant que chanteur, mais il a choisi de se cacher derrière les paroles des autres. Chamfort a souvent évité de se mettre en avant, se sentant évanescent et ne voulant pas trop s’exposer. Cette retenue lui a plutôt convenu, en partie parce qu’il ne se trouvait pas assez intéressant pour s’exposer complètement.

Le lieu de rendez-vous choisi par Chamfort, l’Hôtel Rochechouart, reflète son image : un endroit qui évoque le rétro Art déco au bas de la butte Montmartre. Comme on pouvait s’y attendre, il se montre convivial et souriant. Il s’est prêté volontiers à une séance photo au Mikado, un dancing ouvert pendant les années folles, un contexte parfaitement adapté à sa personnalité.

Bien que sa plus grande réussite dans le disco en France reste une chanson indémodable, Chamfort a promis de ne plus jamais discuter de Manureva. Depuis 1979, il n’a cessé de raconter l’histoire de cette chanson et la conversation se dirige toujours vers le parolier collaborateur, Serge Gainsbourg. Cette dernière faisait référence à la disparition du navigateur Alain Colas, mais on pourrait également y voir une allusion à la disparition d’un artiste se parlant à lui-même.

Présent tout au long de sa carrière, Chamfort connait aussi des moments d’éclipse.

À l’âge de 75 ans, Alain Chamfort a décidé de se retirer de la vaste étendue de la musique. Son quinzième et dernier album studio, lancé le 22 mars, marque la fin de sa carrière musicale, comme il l’a révélé. Le titre de son album, rappelant celui de Bashung (L’Impermanence, en suivant L’Imprudence), reflète une carrière remplie de moments de gloire et d’obscurité, où l’extraordinaire (Palais royal) est souvent accompagné du difficile (La Fièvre dans le sang).

Chamfort considère le format album comme quelque peu démodé. Il ne le trouve plus nécessaire, considérant les tendances actuelles de consommation musicale. Il prédit une baisse continue de sa pertinence. En outre, en vieillissant, il avoue que cette décision est judicieuse compte tenu de sa vie personnelle. Il préfère se retirer de manière élégante. Néanmoins, Chamfort n’a pas l’intention de cesser de chanter complètement. Par exemple, il pourrait sortir un mini-album. En janvier, il a diffusé un EP de quatre chansons produit par Sébastien Tellier. L’Impermanence comprend le morceau Whisky glace, plus anxieux que réconfortant, qui dépeint une atmosphère de lassitude : « Et en terrasse/Ensemble on boit la tasse/En attendant que tout s’efface. »

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