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Jurys Séries Mania choisissent valeurs sûres

Malgré la présidence de Zal Batmanglij, un pionnier de l’innovation, le jury du Festival international Séries Mania a délibérément favorisé le classicisme. La cérémonie de remise des prix, qui a eu lieu le 22 mars à Lille, témoigne d’un ton global de conservatisme lors de l’édition 2024, qu’il s’agisse de la sélection des thèmes ou des formes.

La cérémonie en elle-même s’est déroulée de manière impromptue, avec l’intervention de militants brandissant un drapeau palestinien et manifestant contre la participation d’une institution israélienne, la Sam Spiegel School, ainsi que l’organisation par Séries Mania d’une résidence d’écriture franco-israélienne. Ils ont été davantage acclamés que conspués.

Le grand prix a été décroché par Rematch, une minisérie qui relate la rivalité entre le joueur d’échecs Garry Kasparov et l’ordinateur Deep Blue, conçu par l’ancien géant de l’informatique IBM. La série, qui se déroule à Philadelphie et à New York entre 1996 et 1997, met en scène une vision légèrement démodée de la revisitation de l’histoire tout en préservant l’essentiel : l’illustration des débuts de la révolution de l’intelligence artificielle. Coproduite par Arte, la diffusion de Rematch sur la chaîne franco-allemande est prévue pour l’automne.

Annette Bening a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine.

La récompense pour le meilleur scénario a été attribuée à une série similaire à sa prédécesseure, Herrhausen. The Banker and the Bomb, réalisée en allemand et racontant les derniers instants du directeur de la Deutsche Bank, tué dans un attentat à la bombe en 1989. Annette Bening a obtenu le prix d’interprétation féminine grâce à sa performance dans Apples Never Fall, une série familiale basée sur un livre de Liane Moriarty (également auteur du roman Petits secrets, grands mensonges, adapté en série avec Big Little Lies). Malgré le casting haut en couleur (Sam Neill, Jake Lacy, Alison Brie), la série semble peiner à prendre vie, suivant rigoureusement les règles des miniséries dramatiques.

L’unique récompense d’interprétation masculine ne suivant pas la norme a été remportée par l’acteur palestinien Kamel El Basha pour son rôle d’imam de mosquée chiite dans une banlieue de Sydney dans House of Gods. Tout en utilisant des procédures typiques aux drames familiaux et politiques, House of Gods scrute avec précision et compassion un monde dont la complexité est souvent mal comprise par ceux qui lui sont étrangers.

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