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« Attal lance mission taxation, Le Maire s’oppose »

Face à la division de la majorité concernant le nouveau plan de réforme de l’assurance-chômage, le premier ministre Gabriel Attal a décidé d’accorder plus de flexibilité sur le sujet des impôts. Le 2 avril, lors d’un meeting avec le groupe Renaissance, il a exprimé aux législateurs qu’il attends leurs propositions relatives à la taxation des rentes d’ici juin, et recommandé l’établissement d’un groupe de travail pour étudier le sujet, affirmant qu’aucun sujet n’est tabou pour lui.

Attal a déclaré : « Nous allons résoudre cette discussion ensemble, nous ne devons pas simplement la subir, mais plutôt prendre l’initiative. Nous devons comprendre les débats qui émergent dans l’opinion publique. Faire des suggestions et prendre des décisions.» La direction de cette soi-disant « task force » a été confiée à Jean-René Cazeneuve, le rapporteur de la commission du budget, et inclura le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei, Nadia Hai de Renaissance des Yvelines, et un membre du groupe Horizons qui reste à être nommé.

Face à l’état de plus en plus préoccupant des finances publiques, plusieurs personnalités importantes de la majorité ont récemment remis en question le dogme présidentiel de refus des augmentations d’impôts. La présidente de la Renaissance de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le leader des députés macronistes, Sylvain Maillard, ont abordé ce sujet lors du dîner dédié aux finances publiques le 20 mars à l’Elysée.

Les responsables politiques rivalisent d’idées en proposant différentes façons de taxer les entreprises très profitables, comme imposer des impôts sur les rachats d’actions de grandes entreprises, suspendre les promesses de réduction d’impôts faites à ces entreprises, ajuster certaines déductions fiscales ou même geler l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu. Certains suggèrent un durcissement de l’impôt sur l’assurance-vie. Par ailleurs, le MoDem prône depuis longtemps une augmentation de la fiscalité sur le capital.

Le gouvernement, qui jusqu’à présent s’était limité à taxer les bénéfices exceptionnels des entreprises d’énergie suite à l’augmentation des prix de l’énergie, pourrait-il aller plus loin et viser, par exemple, les revenus de capitaux-dividendes, les rendements des produits d’épargne, les revenus fonciers ou encore les profits des grandes groupes ? Le cercle proche du Président nie toute modification de la trajectoire fiscale, insistant sur l’idée de taxer les rentes sans toutefois la définir clairement. « Nous visons principalement les rentes exceptionnelles », explique-t-on à l’Elysée, « nous restons fidèles à notre stratégie fiscale qui a permis la création de deux millions d’emplois et de mettre fin à des décennies de désindustrialisation en relançant l’industrie».

Dans la salle du Parlement, mercredi 3 avril, Gabriel Attal a parlé d’une « logique de taxation des rentes inframarginales d’énergéticiens ou de profits excessifs liés à la spéculation en raison de l’inflation », se défendant de vouloir imposer le livret A ou l’épargne des Français.

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