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« Macron critiqué pour défense européenne nucléaire »

Dans une récente interview accordée aux journaux régionaux du groupe Ebra, le président français Emmanuel Macron a provoqué des critiques de la part des oppositions, y compris celle de François-Xavier Bellamy, candidat du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes, qui a déclaré : « Un président français ne devrait pas dire ça. ».

Dans l’entretien, Macron a exprimé sa volonté d’« ouvrir le débat » sur une défense européenne incluant le potentiel de l’arme nucléaire. Il a déclaré être en faveur de ce débat, qui devrait englober la défense antimissile, le tir d’armes à longue portée et également l’arme nucléaire pour ceux qui la possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol. Il a invité les pays européens à considérer toutes les alternatives sur « la table », en examinant « ce qui assure une vraie protection de façon crédible ».

Tout en assurant que la France maintiendrait sa « spécificité » , Macron a démontré sa volonté de « contribuer davantage à la défense du territoire européen ».

Dans un discours précédent à la Sorbonne, il avait déjà soulevé la question de l’arme nucléaire française, déclarant que la dissuasion nucléaire est centrale pour la stratégie de défense française et donc un élément central pour la défense de l’Europe, renouvelant des points d’un discours de février 2020 sur la dissuasion.

Selon l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, cette remarque est extrêmement sérieuse, car elle représente une atteinte à la souveraineté de la France, comme il l’a exprimé lors de l’émission « Le Grand Rendez-vous », diffusée par Europe 1, CNews et Les Echos, dimanche. Il maintient que la dissuasion nucléaire, qui est coûteuse pour les Français et représente une part historiquement significative des investissements nationaux, ne doit pas être réduite. Bellamy considère qu’il serait scandaleux pour le président de la République de dépouiller les Français de cette dissuasion nucléaire.

La France Insoumise (LFI), tout comme la droite, a puisé dans un communiqué de son groupe parlementaire pour énoncer que l’actuel président, M. Macron, « vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française ». Cependant, Bastien Lachaud (LFI), député de Seine-Saint-Denis, spécialisé dans les questions de défense, a critiqué sur X que Macron cherche à démanteler l’autonomie stratégique française sous couvert de défendre le territoire européen, et a noté que la dissuasion nucléaire ne doit pas être partagée.

L’eurodéputé d’extrême droite, Thierry Mariani, du Rassemblement national, a déclaré, aussi sur X, que Macron était en train de devenir une menace nationale. Il s’est insurgé contre l’idée que le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU serait aussi sacrifié à l’Union européenne. Marie Toussaint, leader des écologistes pour les élections européennes, soutient la notion de « saut fédéral européen », affirme que cela implique de partager la force nucléaire française.

François Bayrou, le président du MoDem et un allié du chef de l’État, a exprimé son soutien dimanche dernier. En tant que maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), il a souligné sur LCI que l’Europe représente actuellement les intérêts vitaux de la France. Il a expliqué que face à certaines situations, les leaders français pourraient considérer qu’une menace à l’Europe constitue également une menace à la France. C’est exactement ce que le président de la République a fait comprendre lorsqu’il a dit « mettons tout sur la table ».

Monsieur Bayrou a également proposé un scénario hypothétique dimanche matin : « Supposons une menace fatal qui pèse sur l’Allemagne. Pensez-vous que nous serions à l’abri ? Croyez-vous que nos intérêts vitaux ne seraient pas concernés face à une menace de cette nature ? Et donc, il est normal qu’on en discute », a déclaré Monsieur Bayrou.

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