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Trafic d’armes : la Suisse c’est le paradis pour ces criminels

Aujourd'hui, la police française travaille « main dans la main » avec la police suisse.

Trafic d'armes : la Suisse c'est le paradis pour ces criminels

Ces derniers mois, la Suisse est devenue un paradis pour le trafic d’armes.. Plus de 350 armes ont été volées depuis 2020 et les attaques contre les armureries suisses sont de plus en plus fréquentes.

Les causes sont variées.

Trafic d’armes : la Suisse c’est le paradis pour ces criminels

Tout d’abord, les armes d’occasion en provenance de l’Est deviennent obsolètes : les criminels préfèrent les nouvelles armes disponibles en Suisse.

Flambée des prix des armes suisses sur le marché noir

« Leur logique est simple : pourquoi aller chercher à l’autre bout de l’Europe des armes que vous avez à portée de main ? » a contesté Thibaut Fontaine, chef de la division criminelle à la police judiciaire de Lyon à FranceInfo.

En outre, « le prix des armes sur le marché noir, et notamment pour des armes de qualité comme sont celles qui sont dérobées dans les armureries suisses, ont très nettement augmenté au cours des dix derniers mois ».

Selon le commissaire, les armes sont mises sur le marché par le biais du réseau relationnel de ces criminels. Dans les 48/72 heures, tout le lot, ou presque, a déjà été vendu.

Suisse : un mouton au milieu d’un troupeau de loups

« Tout ce que vous n’avez pas en France et en Europe, on le retrouve en Suisse. On est des moutons au milieu d’un troupeau de loups, on ne peut pas faire grand-chose ».

Le deuxième grand problème, comme l’a souligné un armurier suisse, est que la législation et le type d’arme en vente en Suisse sont très différents de ceux que l’on trouve en Europe.

« Les carabines de sport en semi-automatique, comme des AR-15, des kalachnikovs, on les retrouve en Suisse parce que ce sont des objets de loisirs. Chez vous en France, on retrouve principalement des carabines de chasse ».

« On n’a pas la même législation, on a des armes de guerre, vos voyous le savent et vous les laissez faire » a dit l’armurier lui-même, en déclarant sa colère envers la France.

La Suisse est un pays attractif pour le trafic d’armes et toute cette criminalité

« La Suisse est un pays attractif pour toute cette criminalité transfrontalière qui vient de la France » a déclaré Anne-Florence Debois, porte-parole de la police fédérale suisse.

« D’une part, sa position géographique est attrayante : c’est un petit pays, on peut s’y rendre rapidement et en repartir rapidement. Ce sont des équipes qui ont réussi à s’implanter à la fois dans le tissu économique et social suisse, bénéficier de points de chute, de contacts, et pour mettre en place une logistique afin de réaliser ces casses ou ces cambriolages parfois assez impressionnants », a-t-il ajouté.

Le trafic d’armes alimente la criminalité organisée

Cette enquête a débuté à Marseille, loin de la Suisse. Il y a quelques mois, après une fusillade et une course-poursuite, un commando d’hommes armés a été arrêté.

Un policier sur place a affirmé que les armes provenaient de Suisse. Il n’est pas le premier à l’avoir constaté : de nombreuses armes saisies proviennent d’armureries suisses.

Cependant, le travail en amont ne se fait pas en France : tout commence en Suisse.

Les criminels dévalisent les armureries et ramènent ensuite les armes en France, renforçant ainsi le crime organisé.

« Au bout du bout, les malfaiteurs peuvent faire main basse sur une grande quantité d’armes qui est quasi exclusivement destinée à alimenter la criminalité organisée française » a affirmé le commissaire Thibaut Fontaine.

Un exemple parmi d’autres est ce qui est arrivé à une armurerie à Zwingen, dans le canton de Bâle. Celle-ci a été visée à cinq reprises par des braqueurs originaires de la région Rhône-Alpes. Ils ont été arrêtés le 9 mars, après un raid visant à voler près de 200 armes, automatiques et non.

On estime qu’au total, ce groupe de criminels a volé plus de 500 armes des deux côtés de la frontière.

Armes aussi de l’arc méditerranéen

En réponse à cette situation critique, la Suisse a exigé des armuriers qu’ils augmentent leur niveau de sécurité en novembre dernier.

Une task force, sorte de ligne directe, a aussi été mise en place avec la police judiciaire française.

Côté français, c’est Thibaut Fontaine, chef de la division criminelle de la police judiciaire de Lyon, qui traque ces équipes rhônalpines.

Selon lui, les armureries suisses « sont moins protégées que certaines armureries françaises ».

En outre, « les malfaiteurs en capacité de se projeter en Suisse connaissent parfaitement la topographie frontalière. Ils vont prendre les petites routes qui sont peu fréquentées ».

Ces criminels « commettent des cambriolages avec des voitures volées, puissantes et à plusieurs, de façon à remporter un maximum d’armes dans un minimum de temps » a-t-il ajouté.

Les armes ne proviennent pas seulement des armureries suisses, « mais également en région marseillaise Montpellier, l’arc méditerranéen ».

Coopération franco-suisse : succès contre les trafiquants d’armes

Aujourd’hui, la police française travaille « main dans la main » avec la police suisse.

Fontaine a assuré qu’« on dispose d’équipes communes d’enquête, avec des enquêtes miroir de part et d’autre de la frontière sur les mêmes faits, c’est devenu très fluide ».

« Les informations passent vite, voire très vite, entre nos services. Ce qui nous a permis d’obtenir des résultats avec l’appui notamment des structures centrales de l’Office central de lutte contre le crime organisé ou la police fédérale suisse. Avec des résultats extrêmement concluants dans la lutte contre les attaques à main armée au préjudice de transports de fonds ».

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