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Aslani, réalisateur de « La Flamme verte », cinéma iranien

Il est parfois surprenant de voir comment certaines œuvres obtiennent leur reconnaissance. C’est le cas de Mohammad Reza Aslani, dont la renommée a refait surface auprès des cinéphiles suite à la redécouverte de son premier film, « L’Echiquier du vent » (1976), qui était longtemps considéré comme disparu. Après avoir été interdit suite à l’instauration de la République islamique in 1979, le film a été retrouvé quarante ans plus tard dans un marché aux puces de Téhéran.

C’est le fils du réalisateur, qui a découvert par hasard ce tas de films poussiéreux, qui l’a acheté pour environ une centaine d’euros. Le retour de cette fable toxique en août 2021 a justement attiré l’attention sur le deuxième film de Aslani, « La Flamme verte », produit trente-deux ans plus tard, qui est maintenant également dévoilé et remet en question notre vision du cinéma iranien.

Actuellement octogénaire et résidant à Téhéran, l’artiste aux airs de sage avec une posture fière et des cheveux blanchis, se plie à l’exercice de l’interview malgré une visioconférence instable. La traduction est confiée à sa fille Gita Aslani Shahrestani, qui vit en Espagne, et qui retrace son parcours. Né à Rasht en 1943, Mohammad Reza Aslani a rejoint la capitale à 18 ans, grâce à un oncle musicien qui l’a introduit dans les milieux artistiques.

Après avoir étudié le dessin graphique aux Beaux-Arts et gagné en popularité en tant que membre d’un collectif de jeunes poètes modernes promouvant une forme de poésie cubiste, « de maintenant », il passe deux ans dans une école de cinéma. Ces années lui permettent d’être recruté comme décorateur pour la télévision nationale, poste qu’il quitte un an plus tard. Fereydoun Rahnema, cinéaste à la tête d’un département d’études et de documentaires, lui donne sa première opportunité en lui commandant un court-métrage, « La Coupe Hassanlou » en 1964.

Puis, la situation se complique pour Mohammad Reza Aslani, évoquant une « blessure » en parlant des difficultés rencontrées avec son premier long-métrage. Toutefois, Gita Aslani souligne un détail crucial : les obstacles rencontrés par son père seraient moins le résultat d’une censure politique que d’un rejet par l’industrie cinématographique. Suite à l’échec de l’Echiquier du vent, qui a été réduit par son producteur, l’industrie du cinéma se serait empressée de le classer comme un cinéaste intellectuel, trop philosophique. « Il fallait faire partie du groupe, sinon rien », dit-elle, ajoutant, « Mon père était un esprit indépendant. »

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