Ce samedi 9 mars, Paris est arrosé par une pluie légère. De la place de la République aux Grands Boulevards, une grande assemblée a décidé de faire face aux éléments pour soutenir la Palestine en pleine sixième mois de conflit déclenché par les atrocités du Hamas en Israël le 7 Octobre 2023, et la violente réaction du régime de Benyamin Nétanyahou. Au milieu des emblèmes palestiniens, de nombreux cris de protestation sont lancés, clamant des revendications comme « Cessez le feu », « Stop génocide » et « Boycott Israël, État criminel ».
En avant de la marche, se trouve le leader du parti La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, qui a concentré sa campagne pour les élections européennes sur la question de Gaza, ainsi que Rima Hassan, une avocate franco-palestinienne. Pour trouver le Parti socialiste (PS), il faut se frayer un chemin parmi la foule de manifestants. Derrière une banderole décorée d’une rose rouge se tient Emma Rafowicz, la présidente des Jeunes socialistes (JS).
Huitième sur la liste pour les élections européennes proposée par Raphaël Glucksmann pour le PS et Place publique, cette activiste de 28 ans consacre beaucoup d’énergie à persuader les électeurs de donner leur voix aux socialistes. Sa présence ce jour-là surprend même certains membres du parti insoumis. Dans le cercle restreint de la gauche parisienne, tout le monde connaît son lien familial avec Olivier Rafowicz, une des voix de Tsahal et porte-parole du gouvernement israélien sur les chaînes d’information, CNews en particulier, depuis le début du conflit le 7 octobre.
« Comment pourrait une socialiste défendre Gaza ? «Les gens ne saisissent pas. Ils n’arrivent pas à intégrer cela à travers leur logique prédominante», déclare la jeune femme quelques semaines plus tard, installée dans un café de l’est parisien. Depuis la manifestation, elle a voyagé travers la France, visitant des villes telles que Bourges, Bordeaux, Caen et Cherbourg (Manche). Le premier mai, elle a rendu un hommage à Léon Blum (1872-1950), une figure emblématique du Front populaire en 1936, et se rendra à Guérande (Loire-Atlantique), Quimper et en Savoie dans les jours à venir. Si les prévisions des sondages se confirment, elle sera élue comme eurodéputée, le 9 juin.
«Républicaine», «universaliste»
Ce serait une réalisation importante après une campagne difficile. Son nom de famille et son lien familial avec un oncle en Israël qu’elle connaît à peine l’ont rendue victime d’attaques antisémites méprisables. Pendant des mois, des trolls anonymes l’ont diffamée en la traitant de «prostituée sioniste», «assassine d’enfants palestiniens» et «juive». En mars, elle a porté plainte et a révélé l’incident publiquement dans Libération. Depuis, la vague de haine a quelque peu diminué.
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