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Paris 2024: Mariia Vysochanska, porteuse d’espoir

Le magnifique navire Belem arrivera à Marseille le 8 mai, transportant un bagage précieux : la torche olympique. Pour transporter cette flamme, vingt-sept athlètes, représentant les membres de l’Union Européenne, se passeront le flambeau. De plus, le capitaine de ce groupe d’athlètes, malgré ses jeunes 21 ans, sera Mariia Vysochanska, une gymnaste ukrainienne et fille d’un soldat en service sur le front de la guerre avec la Russie.

Issu de Petchersk, un quartier de Kiev, Mariia, avec ses longs cheveux et son sourire réservé, parcourt son parcours de vie et sa nomination en tant que porteuse de flamme, tout en décrivant le parfum enivrant des fleurs de lilas de son quartier. Malgré les nombreuses alertes aériennes qui interrompent ses séances d’entrainement, la championne de gymnastique rythmique persiste et poursuit ses entraînements. « J’ai enfin mes billets! » s’exclame-t-elle.

Le voyage de Mariia à Marseille sera presque aussi éprouvant que celui de la flamme olympique. Pour atteindre son objectif, elle doit traverser l’Ukraine en train de nuit, aucuns avions civils ne volant là-bas depuis deux ans devant le risque de missiles russes. Une fois qu’elle traversera la frontière polonaise, un changement d’avion en Allemagne l’emmènera enfin à sa destination. « Il est crucial de ne pas rater une seule correspondance ! » dit-elle. Ce voyage, comportant trois arrêts et durant vingt-quatre heures, sert à transporter la flamme olympique, même pour quelques instants, pour toute une éternité, au nom de son pays qui souhaite adhérer à l’Union européenne.

Pour l’Ukraine, c’est un symbole plus grand que la vie.

Mariia Vysochanska a conscience qu’elle incarne un puissant symbole pour l’aspiration européenne de son pays, l’Ukraine, et son engagement au Jeux olympiques, ce 9 mai. Elle exprime une grande fierté qui va au-delà de tous ses rêves. Elle a été sélectionnée par le ministère du sport français et l’Institut français d’Ukraine. Malgré son jeune âge, elle a déjà réalisé le rêve ultime de tout athlète – participer aux Jeux Olympiques. C’était à Tokyo en 2021, même après une interruption plombante à cause de la Covid.
Pendant son entrainement, elle s’est cassé le pied deux fois, dont la seconde seulement trois mois avant les jeux. Malgré les prévisions sombres de ses docteurs, elle a réussi à se rendre à Tokyo et à rivaliser avec une broche dans son pied. « Je voulais lutter, comme mon pays lutte », partage celle que ses proches surnomment « Maritchka ».
Son père mène également le combat. Originaire de Lviv, à l’ouest du pays, Oleg Vysochansky a rejoint le front du Donbass en 2014 lorsque les séparatistes, soutenus et armés par la Russie, ont tenté de se séparer. En tant que commandant de compagnie, il a pris part à la lutte féroce pour la contrôle de l’aéroport de Donetsk. Le siège de ce lieu, devenu un symbole de la guerre du Donbass, a perduré pendant 282 jours.
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