A-t-on un jour la capacité de ralentir l’aggravation de la maladie de Parkinson, qui est la seconde affection neurodégénérative la plus courante suite à Alzheimer et affecte plus de 167 000 individus en France, avec près de 25 000 nouveaux cas détectés chaque année? Cela est le sujet d’une étude récente menée par le réseau NS-Park des centres experts Parkinson français, comme révélé par le New England Journal of Medicine (NEJM) le 3 avril.
L’étude se focalise sur une molécule inhabituelle dans ce contexte neurologique, un antidiabétique de la catégorie des analogues du GLP-1, parmi lequel on retrouve l’Ozempic (semaglutide) fameux pour son utilisation impropore pour perdre du poids plutôt que pour son application originelle, le diabète de type 2. Rappelons que le GLP-1 est une hormone qui régule le taux de glucose dans le sang et limite l’appétit. Elle est produite par des cellules intestinales en réaction à l’ingestion de nourriture, et stimule la production d’insuline par les cellules pancréatiques. Par conséquent, ses analogues sont des options thérapeutiques efficaces contre le diabète de type 2, relié à une déficience de production ou de fonctionnement de l’insuline.
D’après les résultats préliminaires de l’essai publié dans le NEJM, un médicament de cette catégorie, le lixisénatide, pourrait également freiner l’évolution de la maladie de Parkinson. L’essai concernait 156 patients âgés entre 40 et 76 ans (avec un âge moyen de 60 ans), tous diagnostiqués depuis moins de trois ans. Ils étaient tous déjà sous traitement avec la L-Dopa ou ses équivalents : ces médicaments anti-Parkinson, présents depuis cinquante ans, visent à compenser le déficit de dopamine, ce neurotransmetteur qui facilite la communication entre certaines cellules nerveuses dans le cerveau.
Il est donc possible que nous ayons sur le point un « traitement révolutionnaire ».
La maladie de Parkinson est une affection neurologique résultant de la dégradation graduelle des neurones responsables de la production de dopamine dans une zone spécifique du cerveau connue sous le nom de substance noire. Cette structure joue un rôle clé dans la coordination des actions volontaires. Les mouvements rigides, les tremblements et la lenteur sont couramment observés chez les patients parkinsoniens en raison de cet affaiblissement neuronal. La L-Dopa, un traitement pharmaceutique, offre un soulagement en comblant le déficit en dopamine, allégeant ainsi les symptômes moteurs. Cependant, Olivier Rascol, un neuropharmacologue du CHU de Toulouse, note que la L-Dopa n’agit pas sur la cause sous-jacente de la maladie et n’empêche pas l’évolution des symptômes au fil du temps. Rascol et Wassilios Meissner, un neurologue du CHU de Bordeaux, ont supervisé un essai clinique mené dans 21 des 27 centres experts en France. Pour information, l’antidiabétique utilisé dans cette étude a été gracieusement fourni par Sanofi, un laboratoire pharmaceutique, qui le vend dans certains pays. Les détails restants de cet article sont accessibles uniquement aux abonnés.
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