Selon les informations divulguées par Luca de Meo, le directeur général de Renault, le futur modèle de camionnette qui suivra le Trafic est précité comme étant totalement différent de ce qui est connu jusqu’à présent. Prévu pour être utilisé pour les livraisons du dernier kilomètre, notamment dans les zones à émissions zéro des grandes villes, ce véhicule aura la taille d’un petit Renault Kangoo, la hauteur de chargement d’un Trafic, et la maniabilité d’une Clio. Lors de sa visite au Technocentre Renault, de Meo a été intrigué par le véhicule EZ-Flex, conçu pour le service des postes, et a demandé à ses équipes de l’utiliser comme référence pour créer un véhicule exclusivement électrique, contrairement aux modèles hybrides produits par Renault ou Stellantis. Le nouveau véhicule sera essentiellement développé autour d’un logiciel central, le chef de Renault le surnommant « le Tesla des utilitaires », basé sur une structure en forme de planche à roulettes, similaire à une caisse proche du sol sur laquelle des équipements peuvent être ajoutés comme des pièces de Lego.
En ce qui concerne le financement de ce projet, Renault a rallié deux partenaires : Volvo Trucks, le fabricant suédois de camions (qui possède Renault Trucks, mais pas Volvo Cars, qui est détenu par la société chinoise Geely) et CMA CGM, une entreprise maritime. Lors d’une conférence de presse conjointe, Rodolphe Saadé, le PDG de CMA CGM, a révélé que les bénéfices importants obtenus par le secteur maritime pendant et après la crise du Covid-19 ont permis la création du fonds Pulse, qui dispose de 1,5 milliard d’euros pour investir dans des initiatives visant à accélérer la décarbonation de l’économie. Pulse investira 120 millions d’euros dans Flexis, une entité partagée, Renault et Volvo Trucks y contribuant avec 300 millions d’euros chacun.
Selon un communiqué, Rodolphe Saadé investira cet argent d’ici six ans. Reconnaissant la pression d’une concurrence asiatique croissante et l’importance de respecter les délais, cet intransigeant dirigeant s’engage fermement en faveur de cette initiative européenne. Dès 2026, il se focalise sur l’obtention d’un bon rapport qualité-prix. La société de logistique géante mettra à l’essai 1 500 véhicules, sa priorité est d’agir le plus rapidement possible. Il est prêt à prendre le rôle du « méchant » dans ce trio.
Martin Lundstedt, le PDG suédois de Volvo Trucks, déjà en route vers la conversion au camionnage électrique, souhaite attirer ses clients avec un service de haute qualité et les aider à retenir des livreurs qui changent généralement de profession après douze à vingt mois. Luca de Meo affirme que cette camionnette, qui sera produite à Sandouville, en Seine-Maritime (où 550 emplois seront créés en quatre ans), est sans rivale. Il écarte les projets de la start-up américaine Rivian, qui a conçu un modèle pour Amazon, des Coréens Kia et Hyundai (en collaboration avec la société britannique Arrival), de l’entreprise chinoise Geely, qui attend d’entrer en Europe avec sa marque Farizon, ainsi que du leader mondial des véhicules électriques, BYD.
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