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Italie: Futur « hub énergétique » méditerranéen

La position géographique de l’Italie sur la carte du bassin méditerranéen est incontestablement stratégique. Au sud de la carte, les ressources africaines en hydrocarbures et le potentiel d’énergies renouvelables sont impressionnants. Au nord, on trouve les pays européens qui, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, sont contraints de réduire leur dépendance au gaz russe. L’Italie, située au centre, forme une sorte de pont entre ces deux continents et semble destinée à jouer un rôle central dans le remodelage du paysage énergétique méditerranéen.

Avant le conflit, l’Italie dépendait à 40 % de la Russie pour son approvisionnement en gaz et le méthane représentait la moitié de son mix énergétique. Suite à l’invasion, Mario Draghi, alors président du conseil, a initié avec l’entreprise italienne ENI une campagne intense pour diversifier les sources d’approvisionnements dans d’autres pays producteurs.

Depuis son accession au pouvoir en octobre 2022, la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a parfaitement intégré ces objectifs. Elle envisage de faire de l’Italie un « hub énergétique », en se concentrant sur le transport de gaz, même si cela pourrait retarder la transition vers les énergies renouvelables. Pour atteindre ce but, elle a renouvelé le mandat de Claudio Descalzi à la tête de l’ENI, qui a contribué à l’expansion des activités de l’entreprise en Afrique. Sous sa direction, elle a continué à renforcer la diplomatie gazière initiée par son prédécesseur. Parmi les sept pays africains qu’elle a visités depuis le début de son mandat, six sont des partenaires de l’ENI, le géant italien des hydrocarbures. Cette démarche illustre clairement une « volonté de projection géostratégique ».

Rome a choisi de se tourner vers l’Algérie afin d’augmenter les volumes de gaz acheminés par le gazoduc Transmed, un lien entre les deux nations via la Tunisie. L’Algérie remplace ainsi la Russie comme principal fournisseur de méthane en Italie. Par ailleurs, ENI a signé un contrat de 8 milliards de dollars (soit 7,5 milliards d’euros) en Libye, qui prévoit une hausse des livraisons à travers le gazoduc Greenstream. Au Qatar, la compagnie a passé un accord pour la livraison de 1,5 milliard de mètres cubes de GNL à compter de 2026, et ce, pendant vingt-sept ans.

Pour le gouvernement italien, accroître la capacité des gazoducs connectant le pays aux gisements de gaz algérien, libyen et azerbaïdjanais via le gazoduc trans-adriatique, tout en diversifiant rapidement les sources d’approvisionnement, transformera l’Italie en un pivot essentiel pour les marchés européens se détachant du gaz russe. « Dans des pays clés, ENI est le premier opérateur international et joue un rôle clé dans la concrétisation de cette vision », a souligné l’entreprise nationale des hydrocarbures.

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