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« Comment la Chine domine le secteur industriel européen »

L’importation européenne de véhicules électriques chinois est passée de rien à 12 milliards d’euros en l’espace de cinq ans, avec des entreprises telles que BYD et MG devenant subitement populaires parmi les consommateurs. En outre, les importations européennes de chimie organique ont augmenté de 34 % en cinq ans, tandis que celles de matières plastiques ont presque doublé. Par ailleurs, la moitié des entreprises pharmaceutiques à l’échelle mondiale produisant de l’amoxicilline, l’antibiotique le plus répandu, sont situées en Chine.

Alors que l’économie chinoise ralentit clairement, ses usines, souvent fortement subventionnées, produisent en surcapacité. Ces produits sont vendus à l’exportation à des prix souvent imbattables et utilisent des technologies de plus en plus avancées telles que les panneaux solaires, batteries, voiture électriques et biotechnologies.

Malgré les appels à la « souveraineté européenne » et à une « politique industrielle européenne », il n’existe actuellement aucune séparation économique entre l’Union européenne (UE) et la Chine. Le déficit commercial de l’UE avec la Chine a pratiquement triplé entre 2013 et 2023, atteignant 291 milliards d’euros en 2023. De plus, la France présente un déficit commercial de 41 milliards d’euros. À noter également que l’Allemagne, qui a un déficit commercial structurel depuis trente-cinq ans, a vu ce dernier s’aggraver de manière significative pendant la pandémie de Covid-19, avant de se stabiliser à 59 milliards d’euros en 2023.

Adam Slater, un représentant de Oxford Economics, a relevé une nette séparation commerciale entre les États-Unis et la Chine. Selon lui, la part des marchandises importées de la Chine aux États-Unis a considérablement diminué, passant de 23% en 2018 à 14% en 2023. À l’inverse, en Europe, ces chiffres sont assez constants. Les importations chinoises en Europe restent stables, malgré un taux beaucoup plus bas, avec environ 6% en France, 7% en Allemagne et 12% au Royaume-Uni.

En réponse à la stratégie commerciale chinoise, l’UE a opté pour une approche moins agressive que celle des États-Unis. Ces derniers ont imposé un certain nombre de droits de douane depuis l’époque de la présidence de Donald Trump et cette politique a été poursuivie avec un important plan de subventions industrielles lancé par l’administration Biden, connu sous le nom d’Inflation Reduction Act (IRA). Aujourd’hui, pour les marchandises telles que les panneaux solaires, les machines à laver, l’acier et l’aluminium, les droits de douane s’élèvent souvent à plus de 25%.

Cependant, l’Union Européenne n’a pas recouru aux mêmes méthodes, utilisant aucune de ces menaces. Par exemple, l’UE impose un tarif douanier de 10% sur les voitures électriques importées de Chine, tandis que les États-Unis en imposent un de 27,5%. Slater pense que, pour réaliser une vraie réindustrialisation en Europe, une approche plus vigoureuse est nécessaire. Il affirme que les entreprises ne sont pas prêtes à restructurer leur organisation et leurs chaînes de valeur, à moins qu’elles ne soient absolument contraintes de le faire.

Il annonce également que certaines industries européennes pourraient être plus à risque que d’autres face à cette situation. Le reste de l’article, quant à lui, est accessible uniquement aux abonnés.

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