
La cité des Papes, Avignon, parlera en espagnol en 2024 tout en naviguant les nuances complexes de l’art contemporain. Le mercredi 3 avril, Tiago Rodrigues a dévoilé le programme pour le 78ème festival, la deuxième sous son mandat. Cette édition voit un changement de calendrier, avancé d’une semaine par rapport à son calendrier habituel en raison des Jeux Olympiques, se déroulant du 29 juin au 21 juillet. Cela dit, cette édition continue le rythme établi en 2023, équilibrant la découverte de nouveaux espaces artistiques avec la redécouverte de anciens.
Dans ce contexte de troubles globaux, Avignon sera chargé de « chercher ses mots » comme le suggère le titre donné à cette édition 2024 par Tiago Rodrigues. Selon le directeur, « Nous sommes un festival en quête des bons mots pour exprimer un monde en proie à des menaces de guerre, des inégalités, des extrémismes et l’urgence climatique ». Après avoir mis à l’honneur l’anglais en 2023, cette année, l’espagnol sera la langue vedette et l’identité visuelle du festival adoptera les couleurs vives du Sud (le jaune et le rose), évoquant des taches de soleil potentiellement bénéfiques ou maléfiques.
Cette édition cherchera non seulement des mots, mais aussi des mouvements : Boris Charmatz, le chorégraphe français et actuel directeur du Tanztheater de Wuppertal, fondé par Pina Bausch, sera l’ « artiste complice ». Charmatz, qui était déjà « artiste associé » au festival d’Avignon en 2011, sera présent tout au long du festival avec trois spectacles. Cela souligne le caractère hybride de cette programmation mêlant théâtre, danse, cirque, musique et performance et reflétant l’interdisciplinarité constamment en évolution de la création contemporaine.
La scène contemporaine voit ses honneurs ouvrir par une des grandes dames hérétiques actuellement en vogue, Angélica Liddell de l’Espagne, avec Damon. El funeral de Bergman, un projet (évidemment, de façon libre comme toujours avec elle) inspiré par le célèbre réalisateur suédois. En outre, le festival débutera avec force grâce à Séverine Chavrier, l’une des réalisatrices les plus captivantes de notre époque, qui présentera son interprétation d’Absalon, Absalon !, de Faulkner, à La FabricA. Tiago Rodrigues, quant à lui, fera également partie de l’ouverture avec Hécube, pas Hécube, à la Carrière de Boulbon: cette version singulière de la tragédie de Euripide marquera le retour à Avignon de la troupe de la Comédie-Française, avec Elsa Lepoivre, l’une de ses plus brillantes actrices, dans le rôle principale.
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