Vers fin mars, l’arène n’est pas encore remplie du rugissement des milliers de fans qui viendront en été. Le bassin, d’un bleu intense, n’est pas encore agité par les exploits des nageurs qui prendront d’assaut les lieux pendant les Jeux Olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août. Tout est silencieux, à l’exception de quelques travailleurs occupés à finaliser les détails dans l’humidité (la température de l’eau est de 28 °C), perturbant le calme qui enveloppe le brillant Centre Aquatique Olympique (CAO).
Le jeudi 4 avril, l’ambiance sera tout autre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans la plus grande piscine de France : Emmanuel Macron dévoilera officiellement cet équipement dans la matinée, l’une des rares structures sportives spécialement conçues pour les Jeux. Le chef de l’état compte y saluer « l’exemple de la piscine de l’avenir, plus économe et moins onéreuse pour les collectivités ».
Deux jours auparavant, le Comité d’Organisation de Paris 2024 (Cojop) a officiellement pris possession des clés de Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris (MGP), le commanditaire.
Le Cojop a maintenant un peu plus de trois mois pour effectuer les aménagements requis pour les Jeux, pour un coût de 4 millions d’euros. Sur le parvis du CAO, sous une tente, on trouve déjà une piscine temporaire de 50 mètres, destinée à l’échauffement des athlètes. Il reste à mettre en place les écrans de résultats, les infrastructures logistiques, une plate-forme pour les juges et à habiller le site aux couleurs de Paris 2024.
Entre le 27 juillet et le 10 août, le CAO accueillera les jeux olympiques de plongée, de natation synchronisée et les qualifications de water-polo devant un public de 5 000 personnes. Les courses de natation et les finales de water-polo se dérouleront quant à elles à l’Arena de La Défense à Paris, dans les Hauts-de-Seine. Ce choix a été effectué en 2020 pour des raisons budgétaires. Rassembler toutes les compétitions aquatiques en un seul endroit aurait considérablement augmenté le budget, non seulement en termes de construction mais également pour le fonctionnement du site. Le Comité International Olympique demande des stades de 15 000 places pour les courses de natation, ce qui est coûteux à maintenir, tandis que la capacité du CAO fluctuera entre 3 000 et 5 000 places après les Jeux.
Les dépenses totalisent 188 millions d’euros
En moins de trois ans, le complexe de 20 000 m2 a été construit par les architectes VenhoevenCS et Atelier 2/3/4. Ce projet a coûté 188 millions d’euros, financé principalement par le gouvernement (82 millions d’euros), y compris les travaux de dépollution du site. Plusieurs millions d’euros ont été alloués à la construction de la passerelle reliant la piscine au Stade de France, par-dessus l’autoroute A1. Bien que le coût du CAO soit presque moitié moins cher que celui de Londres en 2012, il est véritablement deux fois supérieur au devis original – l’inflation n’a ajouté « que » 11 millions d’euros à la facture finale.
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