Le jeudi 28 mars, devant le siège de TotalEnergies, la sono de la campagne de Marie Toussaint a retenti avec le message « Produire, produire », critiquant implicitement une éthique de production excessive. L’équipe de campagne a exprimé son regret pour cette erreur et a mis en place une performance artistique exprimant les dommages causés au vivant par l’industrie pétrolière. Quatre mois après le début de leur campagne pour les élections européennes initiée par une session de « booty therapy », les Verts poursuivent leur démarche créative. Cependant, cette approche unique pourrait attiser une autre vague de critiques sur leur déconnexion avec le monde réel.
Une fois la danse terminée, le costume des danseurs passant du noir au vert, la candidate écologiste a présenté ce qu’elle considère comme une proposition centrale de sa campagne : la mise en place d’un fonds de souveraineté européen. L’objectif de ce fonds serait d’acquérir la majorité des parts des grandes corporations pétrolières et gazières européennes afin de les contraindre à respecter les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre fixés par l’Accord de Paris de 2015. Selon Marie Toussaint, cela pourrait être perçu comme une nationalisation massive à l’échelle européenne, orchestrée par la Banque européenne de développement.
Marie Toussaint maintient que les plus récentes interprétations du droit européen permettent à ce plan d’être mis en œuvre pour la defense du climat. Face à ce projet de 100 milliards d’euros, Marine Tondelier, leader des Verts, se prépare à affronter les accusations d’utopisme, arguant que dans une décennie, cette mesure sera considérée comme normale par tous. Malheureusement, les sondages actuels ne sont pas très encourageants.
À l’approche des élections, les militants écologistes se heurtent à une vieille problématique : comment se faire les porte-parole de la sauvegarde de l’environnement tout en diversifiant leurs compétences et leur base électorale ? Un défi de taille, surtout lorsque la protection de l’environnement n’est plus un sujet unanime, mais souvent un dissuasif politique, utilisé par l’extrême droite à l’échelle de l’Europe. « L’engagement écologique n’est revendiqué par personne, nous sommes les seuls à résister contre les attaques de la majorité qui nous a fait basculer de l’ère des petits progrès à celle des reculs majeurs », déclare Marie Toussaint. « C’est une coalition de négation, plus on avance en termes de changements climatiques, plus la résistance est forte », se désole une des personnalités éminentes du parti, Noël Mamère, qui a obtenu 5,25 % lors des élections présidentielles de 2002.
Pour lire le reste de cet article, il faut être abonné. Il vous reste 68.1% de l’article à lire.
Laisser un commentaire