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Drahi affronte prêteurs face à dettes

Une nouvelle saga financière se dessine, après Casino et Atos. Cette fois-ci, des montants quatre à cinq fois plus importants sont en jeu, rendant l’histoire encore plus fascinante. Altice France conduit par Patrick Drahi, qui possède également l’opérateur télécom SFR, a entamé la semaine dernière un processus de réorganisation de sa dette qui avait atteint 24,3 milliards d’euros fin 2023.

Le niveau actuel de la dette est insoutenable pour Altice, tandis que SFR perd plusieurs centaines de milliers de clients chaque trimestre depuis un an et demi. Le mercredi 20 mars, lors de l’annonce des résultats de 2023, Patrick Drahi était absent lors de la conférence téléphonique. L’équipe dirigeante a expliqué qu’il était nécessaire de réduire la dette à environ 16 milliards d’euros pour garantir la pérennité de l’opérateur, soit une diminution de 8 milliards.

Cependant, pour atteindre ce but, il a été signalé aux prêteurs qu’ils devraient renoncer à une partie de leurs créances, soit une perte d’environ 30%. Un prêteur qui aurait prêté 100 à Altice France ne récupèrerait donc que 70. Altice est disposé à participer à ce plan de désendettement, utilisant les deux milliards d’euros obtenus de la vente de ses centres de données et de BFM-TV, à condition que les prêteurs acceptent de faire l’effort demandé. Cela montre la détermination des hedge funds.

Les prêteurs d’Altice France, principalement des fonds spécialisés dans les investissements à haut risque, ont été surpris et ont considéré comme hostile une annonce inattendue. Certains sont même allés jusqu’à qualifier la situation de « chantage ». Dans le sillage du scandale de corruption présumée impliquant son ancien partenaire, Armando Pereira, Patrick Drahi avait déclaré qu’il était disposé à céder certaines de ses sociétés, y compris SFR, afin de rembourser son passif. Suite aux récents commentaires, les créanciers craignent que l’entrepreneur utilise les bénéfices de la vente des data centers et de BFM-TV, réservés, pour faire profiter ses holdings personnelles d’un dividende.
Les fonds spéculatifs sont résolus à s’opposer à cette situation. Pour solidifier une résistance commune, plusieurs d’entre eux ont recruté la banque d’investissement Houlihan Lokey et les cabinets d’avocats Milbank et Willkie Farr, experts en restructuration de dette. Plus de 500 créanciers ont participé à deux réunions organisées par téléconférence les 22 et 23 mars pour tenter de comprendre les aspects juridiques d’un cas extrêmement complexe, mêlant des holdings néerlandaises et luxembourgeoises, une compagnie Altice enregistrée en France et une dette pour la majorité de droit américain. Le reste de cet article est accessible uniquement aux abonnés.

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