« Walid Ben Selim, un chanteur soufi, exprime son enthousiasme et sa passion pour la poésie soufie lors d’un entretien téléphonique depuis Prague le jeudi 2 mai. Il répète les paroles « La poésie soufie, tout n’est qu’amour! ». Il est sur le point de performer Here And Now, une représentation de poésie soufie sur scène avec la harpiste Marie-Marguerite Cano. Le duo a pour intention de représenter ce même spectacle le mardi 7 mai à la synagogue Copernic à Paris. Ils ont été invités par le Sacré Sound Festival, un événement musical nouveau dans la région parisienne, dont la première édition se déroule jusqu’au 18 mai.
L’événement, dirigé par Laurence Haziza (également directrice du festival Jazz’N’Klezmer), envisage de « créer des liens entre les musiques sacrées et modernes, inspirées de la liturgie juive, chrétienne, musulmane et diverses formes de spiritualité ». Pour Walid Ben Selim, cet acte – chanter de la poésie soufie dans une synagogue – a une signification particulière dans le contexte actuel de la tourmente et du drame au Moyen-Orient. C’est un geste d’apaisement, un engagement important pour le chanteur, qui a toujours été passionné par la poésie.
Il se souvient de sa première représentation sur scène à l’âge de 5 ans, où il chantait des vers enseignés par sa mère. Ces paroles étaient du poète palestinien Mahmoud Darwich (1942-2008) et ont été mises en musique par Marcel Khalifé : « Je me languis du pain de ma mère, du café de ma mère, des caresses de ma mère… ». « C’était un choc », ajoute-t-il. »
Walid Ben Selim, né en 1984 à Casablanca, vit en France depuis plus ou moins deux décennies. Il s’est associé à la chanteuse Widad Mjama pour former le groupe N3rdistan, qui fusionne poésie, rap et électro de manière audacieuse. Selim admet avoir toujours été passionné par la musique et refusait d’aller dormir sans avoir écouté de la musique délivrée par des musiciens tels que l’Egyptien Abdel Halim Hafez (1929-1977) et le Marocain Abdelwahab Doukkali.
Il a toujours eu le sentiment que son avenir était dans la musique et qu’il ferait carrière en tant que chanteur, bien que sa mère, une avocate sociale, espérait qu’il la suive dans sa profession. Elle l’a donc encouragé à poursuivre ses études, ce qu’il a fait en obtenant un Master en Économie et Management. Suite à cela, il a encadré son diplôme et s’est plongé pleinement dans la musique.
Selim a exploré différents genres musicaux tels que le rap et le métal mais son réel intérêt et passion résident dans la poésie soufie. Il s’est pris d’affection pour ces poètes qu’il considère comme ses « amis », parmi eux Hallaj (IXè siècle), Telemsani (Xè siècle), Ibn Zaydoun (XIè siècle), Abu Nawas (VIIIè siècle). Il a rendu hommage à ces poètes lors d’un récital organisé à l’Institut du monde arabe à Paris en 2021.
Laisser un commentaire