Suite à une augmentation notable de cas de rougeole en France en 2023, l’organisation Santé publique France (SPF) sollicite une attention accrue du public. L’année précédente, 117 cas, dont 31 importés, ont été enregistrés, comparativement à 15 et 16 cas en 2022 et 2021 respectivement, et 240 en 2020, selon un rapport publié le mercredi 3 avril par l’agence de santé confirmant la tendance mondiale. Aucun mort n’a été signalée.
Alors que la multiplication par huit du nombre de cas par rapport à 2022 s’explique principalement par un épisode groupé chez les collégiens de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il reste bien encore très limité par rapport aux chiffres d’avant la pandémie de Covid-19 (en moyenne 1 538 cas entre 2016 et 2019), selon l’agence. Depuis la dernière flambée, survenue en 2018-2019 et interrompue par le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, le virus de la rougeole a circulé à faible niveau en France, causant quelques cas sporadiques isolés. Toutefois, une augmentation de la rougeole est notée à l’échelle globale depuis 2022 et surtout en 2023, suite à un déclin de la couverture vaccinale observée après la Covid.
Il y a eu 27 hospitalisations en 2023 à cause de cette maladie, qui est une infection virale hautement transmissible. Alors que la rougeole est généralement bénigne, elle peut provoquer de sévères complications, notamment respiratoires et neurologiques. Les symptômes habituels incluent une éruption cutanée, une rhinite, une conjonctivite, une toux, une fièvre substantielle et une fatigue intense.
En 2023, 27 personnes ont été hospitalisées en France à cause d’une maladie affectant principalement les enfants et les adultes de plus de 30 ans, avec deux d’entre elles nécessitant des soins intensifs. En outre, 12 cas ont présenté des complications, principalement des pneumopathies. Les personnes touchées avaient un âge médian de 12 ans, ce qui est plus élevé que lors des années précédentes, en raison d’une épidémie parmi les élèves du collège.
La France a vu un nombre significativement plus élevé de cas importés en 2023 (31 par rapport à 5 en 2022), dont plus de la moitié n’étaient pas vaccinés, ce qui a conduit à des chaînes de transmission. Sept épidémies ont été répertoriées, dont quatre liées à des cas importés. La région Auvergne-Rhône-Alpes a été la plus touchée avec 64 cas.
Il y a un risque accru de cas importés en raison des Jeux olympiques, qui attireront des « millions de visiteurs étrangers ». Surtout avec les épidémies de la maladie en Russie et en Europe de l’Est, en particulier en Roumanie, le risque d’importation est en hausse, avertit le SPF (Santé Publique France).
En plus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé son inquiétude à la fin de février devant une augmentation considérable de la maladie à l’échelle mondiale, suite à un relâchement dans le rythme de vaccination.
L’OMS a rapporté que l’année 2023 a vu une augmentation considérable de 79% de cas de rougeole, avec plus de 306 000 cas enregistrés. Cependant, l’organisation estime que le nombre réel est bien plus élevé. En outre, on s’attend à une augmentation des décès, bien que les données ne soient pas encore disponibles. L’attention mondiale et gouvernementale s’est détournée de la prévention de la rougeole et de la rubéole en raison de défis concurrents tels que le COVID-19, les crises économiques et les conflits.
En l’absence d’un traitement pour la rougeole, la vaccination reste la seule forme de protection, bien qu’aucun vaccin ne soit efficace à 100%. Des 96 cas éligibles pour la vaccination en 2023 ayant un statut connu, 44% n’étaient pas vaccinés contre la rubéole, les oreillons et la rougeole (ROR), 9% avaient reçu une dose et 46% avaient reçu deux doses, le nombre recommandé, alors que 1% avait reçu un nombre indéterminé de doses.
SPF note que la majeure partie des cas chez ceux qui ont reçu deux doses provenait de l’épisode d’Auvergne-Rhône-Alpes. La vaccination à un âge précoce pourrait être à l’origine d’une protection moindre pour ces collégiens à long terme.
Selon SPF, en France, la couverture vaccinale contre la ROR s’est considérablement améliorée ces dernières années. Avec l’obligation de vaccination pour les nourrissons dès 2018, on espère que l’objectif de 95% de couverture vaccinale à l’âge de deux ans sera bientôt atteint.
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