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« Japon: La chasse à la baleine persiste »

Malgré les objections politiques et critiques, le Japon a l’intention d’intégrer les rorquals communs dans leur liste de baleines autorisées pour la chasse commerciale. Le représentant du gouvernement, Yoshimasa Hayashi, l’a annoncé le 9 mai, mettant en avant l’importance de cette ressource alimentaire. Il souligne l’importance d’une exploitation durable de cette ressource, comme toute autre ressource marine, sur la base de données scientifiques. Il insiste également sur la préservation de la culture alimentaire traditionnelle du Japon.

Suivant la suggestion de l’Agence des pêches, le gouvernement devrait approuver le nouvel arrangement en milieu de juin. L’agence a suggéré d’incorporer le rorqual commun dans la liste des cétacés – comprenant la baleine de Minke, le rorqual de Bryde et le rorqual boréal – qui peuvent être ciblés par les baleiniers japonais. Cette proposition s’appuie sur des études qui garantissent une population suffisante de rorquals communs dans le nord du Pacifique.

Nicolas Entrup, Directeur des relations internationales de l’ONG Ocean Care, a vivement réagi à cette initiative, dénonçant « l’expansion agressive d’une activité superflue et brutale qui ne répond à aucun besoin humain urgent ». Le rorqual commun, classé comme « vulnérable » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), est le deuxième plus grand mammifère encore en vie.

Le Japon demeure déterminé à maintenir la chasse à la baleine, bien que sa consommation par les Japonais soit quasiment inexistante. Après la deuxième guerre mondiale, la viande de baleine était une source bon marché de protéines pendant les années de malnutrition, et était couramment servie dans les cantines scolaires. En 1962, la consommation a culminé à 233 000 tonnes. L’activité est souvent justifiée comme étant à des fins de recherche scientifique.

Le déclin des populations de baleines a poussé la Commission internationale pour la chasse à la baleine (CBI) à instaurer un gel de la chasse à ces mammifères marins en 1986. Le Japon s’est conformé à ce moratoire, mais a réussi à obtenir des exceptions en 1988 qui lui permettaient de continuer la chasse sous prétexte de recherches scientifiques. Toutefois, le Japon a été critiqué pour sa pêche excessive, avec plusieurs milliers de baleines capturées, un chiffre considéré comme exorbitant pour de simples études.

Des conflits, parfois violents, ont éclaté entre les chasseurs de baleines et les groupes de protection des cétacés, comme Sea Shepherd. En 2014, l’Australie a réussi à faire condamner le Japon par la Cour internationale de justice (CIJ) pour la présence de ses chasseurs de baleines dans l’océan Antarctique, une région que plusieurs nations voient comme un refuge. La CIJ a accusé Tokyo de masquer une opération commerciale comme un programme de recherche et de violer « la protection des mammifères marins et l’environnement marin ».

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