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Exclusif Motosblog : Interview de Guy Martin, "Je n'ai pas peur"

Guy Martin est un des pilotes anglais les plus rapides du moment en ce qui concerne les courses sur route.
Doit-on rappeler ses multiples records de vitesse et ses apparitions sur les pistes les plus dangereuses du monde ? Pourtant Guy a eu peu de victoires, car il joue en permanence avec le feu, une sorte de Kevin Schwantz des compétitions sur route, conjuguant technique et mépris du danger, sans stratégie : “courir pour courir”.

Et c’est pour toutes ces raisons que Guy Martin est en train de devenir une légende.
Martin nous rappelle beaucoup le grand Gilles Villeneuve aussi bien dans la manière que dans l’approche qu’il a de la compétition.
Il est passionné, spontané et forcément un peu fou, amant du risque, un de ces pilotes qui se donne tout entier, au maximum de ses possibilités et de sa moto.
Nous l’avons rencontré lors d’une agréable soirée au Ace Café de Londres, à l’occasion d’un meeting organisé par Metzeler pour parler notamment de pneus, sécurité routière et revêtement des routes.

Le début de la saison approche, et Guy apparaît cordiale, simple, naturel, avec une vision de la vie un peu extrême…Pas de demi mesure, il n’est pas du genre à tourner autour du pot.
Il ne recherche pas l’approbation de son interlocuteur, ni même des applaudissements.
Martin, qu’il plaise ou non, possède une personnalité très forte et crois seulement en ce qu’il fait.
Il ne joue pas un rôle.
Cela se révélerait d’ailleurs inutile.
Ses yeux trahissent son état d’esprit avant même qu’il ouvre la bouche.
Peu d’idées mais très claires : il apparaît presque “possédé”, tout en restant très serein même lorsqu’il nous raconte avec le plus grand naturel sa passion pour les moteurs, et sa vision, très très particulière des courses en moto.
S’il arrive à un journaliste de rechercher des informations susceptibles de captiver le lecteur après une interview, avec Guy Martin, pas besoin d’aller fouiller très loin : tout est excessif et spectaculaire.
Ses arguments sont incisifs, ses raisonnements font immédiatement leur effet, et séduisent inévitablement les passionnés de moto que nous sommes.
Guy ne fait pas de l’apologie du risque, il n’incite personne à le suivre sur cette route.
Il se contente de raconter sa personnalité lorsqu’il se trouve à dos d’une moto.
Guy, quand es-tu monté pour la première fois sur une moto, et comment t’es tu passionné pour les courses sur route ? “J’avais 6 ans quand je suis monté la première fois sur une moto.
J’ai ensuite commencé à fréquenter les circuits de mini moto vers 10 ans, mais mon père était un passionné de courses sur routes et il participaient à quelques compétitions en tant que pilote privé sur le TT à l’île de Man.
Je suis tombé de suite amoureux de ce milieu, et de ce type de courses en particulier même si j’ai continué pendant un moment à fréquenter les circuits.
C’est ainsi que j’ai participé aux championnats anglais sur circuit à 19 ans , mais j’ai vite compris que ce type de compétition m’ennuyait.
J’ai donc commencé à courir sur route.
”Et ce fût le coup de foudre ?“Si, les courses sur route m’ont ouvert un monde et ont réveillé en moi des émotions que je n’ai jamais retrouvé ailleurs.
J’ai débuté sur l’île du Man en 2002, mais j’ai eu un accident de suite.
”“J’ai compris alors que si j’étais tombé ce n’était pas parce que j’avais trop poussé la moto mais parce que j’avais une conduite trop agressive.
Dans les compétitions sur route la conduite est très différente que sur circuit.
C’est important d’être très doux et fluide, ne pas forcer les mouvements, être équilibré, freiner avant et plus en douceur, laisser aller la moto, et chercher à être rapide sur le tour.
“Tu as été rapide de suite, ou il t’a fallu un moment avant d’être réellement compétitif ?“La première victoire est arrivée déjà en 2002, mais pas sur l’île de Man.
Disons que quand je ne suis pas tombé, j’ai gagné… Mais malheureusement je n’ai encore jamais gagné sur l’île de Man, car rien n’est comme le TT, et rien ne te procure autant au niveau émotif.
C’est comme une drogue.
Et un des aspects principaux est justement le risque, très élevé, la possibilité de te faire mal donne une saveur diverse.
J’aime le risque.
Cela me plait, cela me procure un plaisir maximum et c’est aussi le maximum de la participation émotive.
Mon objectif principal est de gagner l’île !”Mais quand tu penses que tu pourrais tomber, qu’éprouves-tu ? As-tu quelqu’un qui a peur pour toi ?“Je ne pense jamais que je peux tomber ou me faire mal, même si la chute est une partie fondamentale de la compétition et du monde des courses.
Je suis conscient du danger et du risque que je prends.
Du reste s’il n’y avait pas ce risque, je ne courrais probablement pas et je ne trouverais peut-être pas la motivation.
Ma mère s’inquiète toujours beaucoup, mais je ne l’écoute pas plus que ça.
Car personne ne me dit ce que je dois faire, je décide moi.
J’ai aussi une petite amie mais elle ne vient pas aux courses.
”Que fais-tu pour t’entraîner en dehors des courses ?“Je fais beaucoup de vélo, je fais des courses de downhill et parfois pour simuler le sens du danger typique des courses sur route, je me lance en descente avec le vélo sans protection.
Tout est une question mentale, pour entraîner la tête et s’habituer à sentir et vivre les situations de risque.
Et puis principalement je travaille dans mon garage comme mécanicien de camion.
Ce travail est mieux qu’un gymnase.
C’est mon entraînement principal.
J’adore mettre les mains dans ces véhicules gigantesques après les avoir démontés.
Les voir fonctionner correctement après y avoir passé des heures est un vrai plaisir pour moi.
”Tu sais déjà combien de temps tu veux encore courir ?“Je courrai jusqu’à ce que j’éprouve ces sensations très fortes.
Je cours pour cet état d’ébriété que cela me procure.
Pour aller vite, plus que pour gagner.
Car si la victoire est le but final, ma motivation est ailleurs.
Elle se trouve dans l’émotion que me donne les courses sur route, cette sensation de plénitude.
(en anglais le “Buzz”, qui est équivalent à ce que l’on éprouve quand on se lance d’un avion ou lorsque l’on fait quelque chose qui coupe le souffle).
Je cours principalement pour moi et pour le plaisir de le faire.
Ni pour l’argent, la gloire et pas tellement non plus pour la victoire.
Et je courrai jusqu’à ce que je continue à éprouver toutes ces sensations !”Qui est Guy Martin ?Il est né le 4 Novembre 1981 à Kirmington, première moto à six ans en 1988, puis à 19 ans il fait sa première course.
A Man il court dans plusieurs classes durant plusieurs années.
En 2009 une fois second et une troisième position en superbike et Superstock 1000.
En 2010 un sale accident a mis à mal ses prestations.
Autre gros accident durant le North West 200 en 2008.
En tout, à l’île, il a collectionné 9 podiums, beaucoup de tours rapides mais encore aucune victoire.
c’est pour cela qu’il est considéré comme une légende sur l’île.
En 2011 Guy Martin, a laissé le Wilson Craig Racing pour accepter l’offre de Relentless Suzuki by TAS.
Déjà un test à son actif avec la GSX-R 1000 Superbike, il participera à quelques courses de la British Superstock 1000, et probablement il sera le seul porte-couleurs de la formation Suzuki GB à la NW200.
via motoblog.
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