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Sport : Loeb envisage la fin et la suite ?

Sébastien Loeb est peut-être plus proche que jamais d’un virage dans sa carrière : Avec une concurrence réelle qui vient de l’interne avec Ogier et le désir de plus en plus fort de faire autre chose dans sa carrière de pilote, l’alsacien a accepté dans une interview donnée à Eurosport de répondre sans détour à toutes les questions.
En voici l’intégralité, dont celles sur la fin de l’aventure rallye et de quoi sera fait son futur :Pourquoi avoir décidé de raconter votre vie dans un livre (*) ? Et qu’est-ce que les lecteurs vont y trouver ?Sébastien Loeb : Je suis parti du principe que si on écrit quelque chose, autant dire la vérité.
Je n’ai pas fait un livre pour raconter des conneries.
Ce qui y est écrit est VRAI.
J’y raconte assez ouvertement ma vie.
Je n’ai pas brodé une belle histoire pour dire que c’est une belle histoire.
J’ai toujours été honnête et j’ai voulu continuer dans cette lignée.
Quel en est le fil conducteur ?S.
L.
: La passion de la vitesse… Et puis, la franchise dans la rédaction.
Je n’ai rien caché.
On connait votre réussite personnelle.
Elle est doublée de la satisfaction d’avoir dépoussiéré l’image de Citroën, d’en avoir plus précisément forgé une image de marque sportive…S.
L.
: Ce n’est pas que moi qui ai fait ça.
C’est vrai que j’y ai contribué parce qu’il y a eu un ensemble de choses, et avant tout une super évolution de la gamme.
Et parallèlement à ça une implication de la marque en championnat du monde ; avec moi, en tant que pilote français, etc… Ça fait une belle histoire.
J’y ai contribué et c’est une réelle fierté.
Le Rallye de France va être une immense fête…S.
L.
: J’espère !C’est une certitude…S.
L.
: Pour vous oui, pour moi non (rire) !Auriez-vous un conseil à donner aux gens qui vont venir vous voir ? Une spéciale à leur recommander, un endroit particulier où se placer ?S.
L.
: Honnêtement, je ne connais pas les spéciales.
Je n’en ai pas le souvenir.
Je sais que l’on va repasser dans des spéciales que j’ai parcourues en 1997, soit au Vignobe alsacien soit au Florival, qui était mon premier rallye.
Je sais aussi que l’on va refaire la première spéciale de ma vie, qu’il y aura certaines spéciales de l’Alsace-Vosges, mais je ne les ai pas en tête.
J’ai de vagues idées d’où ça passe, mais je ne peux pas donner de conseils.
Vous avez dit récemment : “La fin approche”.
Vous avez même déclaré dans la presse : “La bonne nouvelle est que je ne reviendrai plus jamais au Japon puisque le rallye n’est pas au calendrier en 2011″ .
Mais on ne connait pas le calendrier 2012… Est-ce que ça veut bien dire que vous allez prendre votre retraite fin 2011 ?S.
L.
: (Petit temps de réflexion) Heu, je ne sais pas… En fait, j’ai toujours marché au feeling.
Je me dis que je ne vais pas continuer éternellement, et que si ça m’a échappé comme ça, c’est que je vais faire 2011, et que pour la suite, je pense aujourd’hui que – peut-être – j’arrêterai après.
Mais bon, en 2003 j’ai dit à ma mère : “Encore deux ans et c’est terminé !” Je marche au feeling.
Si je suis dans le même état d’esprit fin 2011 qu’aujourd’hui, je continuerai.
Mais il y a bien un moment où il faudra passer à autre chose.
Vous voyez-vous stopper en douceur, en programmant sur une saison trois ou quatre épreuves qui vous sont chères ?S.
L.
: Non.
Le Rallye de France aura lieu en Alsace en 2010, 2011 et 2012… Vous voyez-vous débloquer une DS3 supplémentaire pour une apparition exceptionnelle ?S.
L.
: C’est une question que je ne me suis pas posée ! Dans ma façon de voir les choses, quand on arrête, on arrête ! Je suis le premier à dire : “C’est une connerie de revenir après un an de retraite.
” Un rallye dans l’année, pourquoi pas ? Mais si c’est pour que tout le monde attende qu’on soit affûté à mort, qu’on gagne, ce n’est pas la peine.
Si on sort de nulle part pour ne finalement rien faire, je pense que ça, ce n’est pas bien ! Vraiment, quand on arrête il faut savoir faire autre chose.
Justement, la C4 sera-t-elle bonne pour le musée à la fin de l’année ? On se souvent que Peugeot avait recyclé avantageusement une 405 pour courir le Pikes Peak en 1990 avec Vatanen… Ce challenge très spécial, hors norme, avait beaucoup étonné, épaté les amateurs de sport auto en France…S.
L.
: Ce sont de bonnes idées ! Mais je n’y ai pas réfléchi… Il peut y avoir des choses à faire… Cependant, je ne suis pas sûr que, pour l’instant, ça corresponde à l’image de la marque.
Citroën est bien installé dans le championnat du monde des rallyes, et tout se passe bien.
La marque communique là-dessus.
Et les 24 heures du Mans, avec Peugeot ?S.
L.
: C’est une possibilité.
Aujourd’hui, je n’ai pas préparé ma reconversion.
Je pense à des choses différentes : je me suis investi dans PH Sport parce que ça me procure du plaisir de manager sur un rallye, de m’occuper de jeunes pilotes.
Et s’associer avec Daniel Elena pour organiser, comme il le fait déjà, un événement sportif ?S.
L.
: Non, vraiment, je ne pense pas.
En fait, j’aurai toujours besoin de courir après le rallye.
Je pense aujourd’hui plus au circuit, mais pas forcément les 24 heures du Mans.
Il y a plein de disciplines intéressantes en auto, et pas nécessairement internationales.
Avez-vous été surpris par la compétitivité de Sébastien Ogier sur la terre et ne préféreriez-vous pas que la concurrence vienne plutôt de l’extérieur ?S.
L.
: Une concurrence extérieure serait effectivement plus facile à gérer que mon propre équipier qui vient de battre devant.
En fait, c’est une situation à laquelle je n’ai pas été confronté : je me suis toujours plus ou moins retrouvé pilote N.
1 à un moment de la saison après l’avoir attaquée à égalité de statut, que ce soit avec Sordo, McRae, Sainz ou Ogier.
C’est vrai qu’aujourd’hui, il a l’air d’avoir prouvé un potentiel qui fait effectivement de lui un pilote dangereux…Beaucoup de rallyes “asphalte” sont programmés début 2011.
Comment l’équipe va-t-elle le vivre en interne si Ogier prend un meilleur départ que vous ?S.
L.
: Je ne sais pas… Certains disent qu’il ne faut pas faire la saison de trop.
Mais il n’y a pas de honte à se faire battre par Ogier, qui a prouvé être capable d’aller plus vite que tout le plateau sur la terre.
J’espère que ce sera une belle bagarre !Valentino Rossi est venu au rallye et il a mesuré à quel point c’était difficile, de même que Kimi Räikkönen.
Ces gens-là ont finalement rendu un énorme service au rallye, et à vous aussi, en replaçant le WRC au même niveau d’estime que la F1 ou la MotoGP…S.
L.
: C’est vrai.
Ces pilotes sont des références, de vraies valeurs, même si pour Rossi c’est un peu différent.
Räikkönen arrive de la F1, la discipline reine en automobile, et il a pris un peu… ça prouve que ce n’est pas donné à tout le monde.
Räikkönen est indéniablement un très bon pilote vu ce qu’il a fait en F1, mais le rallye demande d’autres compétences.
C’est comme si moi, demain, je viens en F1, il y aura forcément des choses difficiles.
Autant c’est faisable de rouler dans une F1, autant se battre en peloton, sur une grille de départ, demande une expérience que je n’ai pas.
Vous avez été un temps le sportif le plus apprécié en France avant d’être détrôné par le rugbyman Sébastien Chabal.
Est-ce que sa popularité de vous perturbe ? Il a développé une image dans un registre assez différent du vôtre…S.
L.
: Si ça me perturbe ? Pas du tout ! Dire qu’il est plus populaire que moi, je ne sais pas, car ce n’est qu’une enquête.
Et puis, un coup c’est moi qui suis devant, un coup c’est lui, ce que je trouve très bien.
Surtout, je ne suis pas en compétition pour être le plus populaire.
J’aime bien ce qu’il fait.
Et puis, je suis un peu obligé de dire ça car il est quand même baraqué, non ? (rire)* “Ma ligne de conduite” par Sébastien Loeb, avec la collaboration de Sébastien Keller – Edition Michel Lafon, 314 pages – 17,95 € source Eurosport

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