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Rassemblements contre l’extrême droite en France

Dans plusieurs villes françaises, des milliers de personnes se sont rassemblées le lundi 10 juin en soirée pour protester contre l’ascension du Rassemblement national (RN) lors des élections européennes et la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. Elles accusent que l’extrême droite est « sur le seuil du pouvoir ».

Trois mille individus, selon le rapport de la préfecture de police, se sont rencontrés à la Place de la République à Paris à partir de 20 heures. La foule, principalement composée de jeunes, a exprimé leur mécontentement en criant des slogans comme « La jeunesse emmerde le Front national » (le prédécesseur du RN) et « Tout le monde déteste Marine Le Pen ».

Alice, une étudiante de 24 ans, exprime sa crainte de voir un Premier ministre d’extrême droite prendre le pouvoir dans trois semaines. Alba Bourreau, une étudiante en arts de 19 ans, a participé à sa « première manifestation politique », après avoir voté pour la première fois le dimanche. Elle a déclaré qu’elle est « prête à manifester autant que nécessaire ».

« Nous sommes là pour protester contre le fascisme, et parce que nous en avons assez de cette image de la France votant pour la droite ou l’extrême droite. La gauche existe aussi. Elle est dans la rue ce soir », a témoigné Luna, 19 ans.

Au milieu de la foule, on remarque la présence des drapeaux palestiniens, des syndicats comme CGT et UNEF et d’autres organismes qui ont appelé à la manifestation. Manon Aubry, la tête de liste de La France insoumise lors des élections européennes, était également présente.

Selon les informations d’un officier de police, un des manifestants a malheureusement fait une chute de la statue qui domine la place de la République et a nécessité une intervention médicale d’urgence.

Tandis que des milliers de manifestants convergeaient vers le quartier général des écologistes suite à une dispersion de la foule sur la place vers 22 heures, des dégâts ont été occasionnés, notamment quelques panneaux électoraux détruits. Des graffitis ont été apposés sur les murs, portant des messages tels que « Ni Macron, ni Bardella » et « Macron-Bardella, c’est la même chose ».
Alors que le climat était initiallement bon enfant, une tension est apparue juste avant minuit, les forces de police ont repoussé la manifestation en utilisation des grenades de désencerclement, selon les observations de l’Agence France-Presse (AFP).
« L’idéal serait un front populaire. »
Matthieu Chêne, 30 ans, parmi les 6 200 personnes mobilisées à Toulouse a partagé son opinion, estimant important d’être présent « pour être du bon côté de l’histoire ». Il a exprimé son souhait d’un front populaire, appelant les dirigeants de la gauche tels que Roussel, Glucksmann et Mélenchon à mettre leurs egos de côté.
Des perturbations ont également été rapportées à Toulouse à la fin de la manifestation. Certains participants ont brièvement pris possession d’un véhicule de construction, brisé des vitres et incendié des poubelles. En réponse, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour dissiper la foule, comme l’a rapporté un photographe de l’AFP organisant deux arrestations.

Dans la deuxième ville la plus peuplée de France, Marseille, un grand nombre de citoyens – approximativement 2 200 d’après la police – se sont mobilisés suite à l’appel de divers syndicats et partis politiques, rencontrant sous la direction de la Ligue des droits de l’Homme devant le siège de la préfecture. Ils ont manifesté leur inquiétude face à l’ascension du RN, le parti d’extrême droite, à la tête du gouvernement, suivie des récentes élections européennes. De nombreux dirigeants locaux ont aussi rejoint ce mouvement en signe de solidarité.

Dans d’autres villes françaises comme Nantes, Rennes et Rouen, des milliers de personnes ont également afflué avec 4 400, 4 000 et 800 manifestants respectivement. À Nantes, la police a dû recourir à des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et a signalé des incendies de poubelles sur le chemin de la marche.

Lors du rassemblement à Rennes, une certaine Marie, une retraitée de 69 ans, a déclaré sa stupeur face aux récents événements, exprimant la nécessité de manifester ensemble contre eux.

Un jeune étudiant de 19 ans du nom de Maël a partagé ses craintes de voir la France sous le gouvernement du RN, rappelant les leçons de l’histoire sur la manière dont le fascisme peut arriver au pouvoir par vote populaire.

Dans la ville de Bordeaux, environ 2 800 personnes se sont rassemblées sur la place de la Victoire, marquées par le rythme des tambours et l’air de Bella Ciao. Des slogans hostiles au FN et au RN ont été affichés, reflétant la résistance générale à l’ère imminente de la haine.

Muriel Jules, une octogénaire en retraite, craint profondément l’absence d’une alliance efficace contre le Rassemblement National (RN) après cette récente dissolution. D’un autre côté, Julia T., une trentenaire, exprime son exaltation. La jeune femme insiste sur l’importance de protester contre l’isolement de la France et se souvient de la mobilisation lors du second tour des élections de 2002.

Dans la ville de Lyon, environ 2800 personnes, principalement des partisans de la gauche et de l’ultragauche, ont manifesté. Cependant, la police a usé de gaz lacrymogène pour contrôler les manifestants qui essayaient d’atteindre le quartier du Vieux Lyon, connu pour être un bastion de l’ultradroite. Des actes de vandalisme comme l’incendie de poubelles ont aussi été observés.

Dans les autres villes comme Grenoble, Montpellier, Saint-Etienne et Besançon, le nombre de participants se situait entre 950 et 1800 selon les décomptes des forces de l’ordre. Emmanuel Fernandes, un député de la France insoumise, a vivement critiqué l’extrême droite pour avoir infiltré l’Assemblée nationale, y compris le parti au pouvoir de Macron. Il a invité tout le monde à se mobiliser pour un front uni et humaniste le 30 juin.

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