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Essai Citroën C4 Hdi 150 Exclusive : l'anti premium allemand ?

Nous avons volontairement pris un modèle haut de gamme français pour un test de compacte haut de gamme.
Une Audi A3 ou BMW Série 1 auraient été trop évidentes tout comme une DS4.
La C4 est la Citroën rurale mais qui se targue d’un certain luxe à la française en étant moins aguicheuse que sa frangine.
Finalement, la question c’est : « un trentenaire moderne peut-il être séduit par C4 ? » : style, performance, image de soi autant de thèmes dont nous allons débattre.
Citroën C4 Style : C4, auto séduisante ? Si on se tourne ou retourne aisément sur une DS4, il faut avouer que C4 ne manque pas forcément d’allure, simplement peut-être de caractère.
Elle doit se passer de feux diurnes de jour par exemple.
Mais de face avec sa gueule abaissée vers le sol, elle ne souffre pas de comparaison avec les allemandes, une A3 peut passer comme moins agressive (jusqu’à l’arrivée de la prochaine génération).
Le profil est plus commun, juste marqué dans sa partie arrière par la forte inclinaison de la lunette.
Notons que la ceinture de caisse assez haute tente de cacher la taille de la C4.
L’arrière est conventionnel et matérialisé par le cercle que forment les courbes descendant le long de la lunette et qui se terminent sous la plaque d’immatriculation.
Globalement, cette C4 est harmonieuse, peut-on dire jusqu’à belle et séduisante ? Il est clair que quand on est adepte de style soit remarquable (type C30) ou clinquant (type DS4), on ne se retournera pas dessus.
Face à une Golf ou Mégane, elle apporte un plus indéniable.
Maintenant soyons honnête, oui j’ai 30 ans (à peine plus mais chut) et à moins d’avoir déjà deux enfants, non je n’irai pas acheter cette C4.
Oui DS4 me fait plus un clin d’oeil aguicheur mais il faut aimer le style.
En revanche face à une Audi A3, Opel Astra, il faut aussi être honnête, la C4 n’a pas à rougir.
Le point geek : bien finie la française ?Quand on se targue d’une Exclusive sur l’aile avant, il faut savoir affronter les références du genre : les allemands.
Qualité des plastiques, équipements techno, nous avons ausculté la française sous tous les angles.
La qualité perçue est très bonne à bord.
Le toucher est flatté que ce soit sur le volant, les fauteuils ou la planche de bord.
Bien assemblée, la C4 offre un niveau réellement impressionnant, au dessus d’une Mégane ou 308 par exemple.
L’équipement est pléthorique : connexion USB (bien placée), GPS, Hi-Fi haut de gamme, ordinateur de bord, changement de couleurs des cadrans du tableau de bord, assistance au parking, éclairage dynamique et directionnel, siège massant, non il ne manque rien à bord.
Dans ce contexte, on est très fortement étonné de voir que les commandes de réglages des fauteuils au bon maintien mais au confort un peu mou (on a tout le temps l’impression de s’enfoncer dedans), soient encore manuelles, quid de réglages électriques ?On terminera par le meilleur, le très grand et large toit panoramique ravira tous les passagers apportant luminosité en journée et étoiles la nuit, voilà un équipement qui change bien la façon de voyager.
Un dernier bon point sur l’isolation phonique à bord et les portes qui ne font pas « klong » quand on les ferme.
Dynamique : la bonne auto à Papa ! Si on est trentenaire, on ne résiste pas forcément toujours à ce VRP qui déboule comme un sourd sur autoroutes où à un trajet express sur les petites départementales joueuses que l’on connaît si bien où les Modus de retraités serviront de tests naturels pour les reprises du HDi.
Alors par où commencer ?Le moteur est relativement réussi, il nécessite toute fois d’être maintenu au dessus de 1 500 trs et préfère même être à 2 000 trs pour donner le meilleur de lui même (340 Nm de couple de 2.
000 à 2.
750 tr/min), en revanche, il allonge peu la foulée, à partir de 3 500 trs, mieux vaut passer un rapport.
Mais il offre une belle poussée qui vous fera toujours hocher la tête à chaque changement de vitesse sur la reprise de couple, enthousiasmant.
On a noté un petit défaut sur la transmission, il faut bien décomposer son rétrogradage pour passer de 6 en 5 au défaut dans les manœuvres rapides de se retrouver en 3ème !Au moment de tourner, on émet deux critiques : la C4 prend du roulis et s’avère assez sous vireuse et la direction offre un feedback assez mauvais.
Floue, molle, ce n’est pas franchement sportif et l’on perçoit finalement assez mal les limites d’adhérence pneumatique.
On se trouve assez balloté dans l’auto, et encore nos fauteuils bénéficiaient d’un excellent maintien.
Alors au moment de la chasse au chrono, la C4 marque le pas, rapide mais pas dynamique : Renault Mégane ou encore une Audi A3 et la sulfureuse Série 1 feront bien mieux dans le plaisir pris au volant.
La C4 est faite pour bouffer de la borne pépère, pas pour enfiler les virages tambour battant.
Sauf que quand on est jeune dans son corps, on peut être jeune dans sa tête et pas suivre le dogme d’écologisme primaire qui voudraient que l’on consomme tous 3L aux 100 kms.
D’ailleurs puisque l’on parle conso, le HDi 150 avec une conduite musclée aura fait preuve d’un appétit d’oiseau 7L de moyenne sur 650 kms.
la C4 flatte l’égo ? L’achat d’une auto renvoie forcément une image de soi.
Au grès de mes sorties, j’ai recueilli quelques témoignages : « Cossue, traditionnelle, c’est du Citroën, élégante » voici ce que j’ai noté mais je n’ai jamais relevé de véritable coup de foudre.
La C4, c’est finalement une auto évidente mais pas une évidence.
Elle s’impose sur la durée.
A son volant, nous n’avons pas l’impression d’être ringard, non mais pas non plus d’être affilier à une quelconque tendance.
Bourgeoise mais pas bling bling, j’ai tout de même eu l’impression de prendre un petit coup de vieux à son volant même si elle offre des qualités de confort, de moteur et de finition indéniables.
Mais c’est bien son caractère, son positionnement qui ne sont pas faits pour moi mais qui donneront satisfaction à de nombreux conducteurs.
Son habitabilité, son très grand confort et l’accès aux places arrières sont par exemple bien meilleures que ces belles des villes.
Son confort, aussi.
Je la quitte avec une belle impression mais sans grand souvenir émotionnel à son volant.
C’est peut-être là le prochain axe de développement pour Citroën qui sait désormais faire de belles et bonnes autos : le plaisir automobile, c’est aussi une saveur quand on tient le cercle dans une main et l’autre sur le pommeau du levier de vitesse.
Signerai-je le bon de commande? 26 990 euros, c’est le tarif de notre version, tarif plutôt bien placé face à une concurrence germanique souvent plus cher mais aussi face à la DS4 HDI 160 qui à équipements équivalents réclame au moins 5 000 euros de plus.
Je vais attendre d’avoir 10 ou 15 ans de plus pour vous répondre ! Mais je vais me mouiller et vous dire non.
Mais ça Citroën le savait déjà, la marque aux chevrons sait que la majorité de sa clientèle ne se situe pas ici et commence à partir de 4à voir 50 ans sur ce type de produit si l’on exclue les flottes et véhicules d’entreprises.
Pourtant en rognant à peine sur le confort pour apporter plus de dynamisme au volant, cette C4 pourrait presque être séduisante quand on a la trentaine.
La preuve ? La Golf attire les jeunes et moins jeunes, cette C4 n’est pas encore universelle.
Je ne suis pas un client Audi car pas forcément adepte de leur design, dans l’esprit j’irai peut-être plus chercher une BMW Série 1 mais ce qui est certain c’est qu’aucune ne peut encore remplacer ma C30 excentrique et originale.

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