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« Macron irrité contre ses conseillers »

Le mardi 18 juin, Bruno Roger-Petit n’a pas rejoint Emmanuel Macron, qui se rendait en hélicoptère sur l’île de Sein, dans le Finistère, pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération. Au lieu de cela, il est resté à Paris, tout comme lors de la commémoration de l’appel du 18 juin au Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine, un peu plus tôt le même jour.

Ces cérémonies avaient été soigneusement planifiées par Roger-Petit, ancien éditorialiste et conseiller en mémoire à l’Élysée, bien avant ces élections législatives inattendues. Mais lui-même a préféré rester loin des 30 minutes de vol en hélicoptère au-dessus de la mer.

La précédente complicité affichée entre Roger-Petit et le président de la République, visible le 10 juin à Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, où 450 femmes et enfants avaient été massacrés par les SS quatre-vingts ans auparavant, semble révolue. Roger-Petit, qui fait partie du rare entourage à suivre les actions présidentielles à l’Élysée depuis 2017 et qui est devenu très proche de Brigitte Macron, n’apparaît plus aux côtés du président après la ‘sévère réprimande’ qu’il a reçue de ce dernier, selon les mots d’un proche du Palais.

Cette situation rappelle des événements passés : Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, a souvent réprimandé le conseiller, qui avait déjà pris l’initiative, en octobre 2020, de déjeuner secrètement avec Marion Maréchal. Cependant, malgré les tensions post-dissolution, Bruno Roger-Petit insiste sur le fait qu’il n’a pas proposé sa démission. Il soutient également que Macron rétorque fermement à ceux qui demandent son départ : « jamais ».

Macron « va jouer la carte gaullienne ».

Depuis le lundi 10 juin, le chef de l’État est irrité par tout. Il reproche à Bruno Roger-Petit d’avoir trop parlé sur les secrets derrière sa décision – une décision même les témoins et participants confirment. Autrefois décidée en toute autonomie avec Alexis Kohler et quelques conseillers, cette action fut mal interprétée par sa majorité et l’opinion publique. La réaction du président est ressentie chaque jour.

Etre partie d’un groupe d’élite est toujours passionnant, n’est-ce pas? Aucune meilleure démonstration de pouvoir. Le dimanche 9 juin, alors que le Rassemblement national remportait les élections européennes avec 31,5% des votes, Bruno Roger-Petit était rempli d’enthousiasme. Ce soir-là, à l’Elysée, un conseiller de la première heure voit sur son portable une alerte indiquant qu’Emmanuel Macron allait parler. Il craint qu’il ne dissout l’Assemblée nationale et entre précipitamment dans le bureau de Roger-Petit: « Qu’est-ce que c’est que ces bêtises? On doit arrêter ça tout de suite! » La réponse tranquille de Roger-Petit était, « Non, il va adopter une approche gaullienne. »

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