×
google news

Risque de dissolution sur finances publiques

L’investisseur basé à Paris a décidé de tout vendre après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 10 juin. Malgré l’indifférence face à la dégradation de la dette française par Standard & Poor’s le soir du 31 mai, l’individu a vendu tous les titres de dette française qu’il possédait pour le compte de ses clients. Ce mouvement massif de fonds a été dirigé vers la dette espagnole, perçue comme un risque moindre à court terme.

Des assureurs importants, gérant des dizaines de milliards d’euros, ont suivi son mouvement. Selon lui, du point de vue d’un investisseur américain : pourquoi rester investi en France en pleine incertitude ? Il serait préférable de tout liquider pour acheter des parts dans Nvidia, une entreprise américaine liée à l’intelligence artificielle, avant de se détendre à la plage.

Cependant, la réaction des marchés a été modérée ce lundi. L’écart entre les taux allemands, qui sont une référence, et les taux français s’est légèrement creusé, indiquant une confiance en baisse envers Paris. Toutefois, la majorité de la dette française reste dans les mains d’investisseurs à long terme qui ne sont pas susceptibles de vendre précipitamment, stabilisant ainsi les fluctuations quotidiennes.
Les marchés semblaient toujours en attente lundi, malgré les besoins colossaux d’investissement.

Toutefois, les investisseurs, formulant leurs propres prévisions, sont sceptiques quant à la possibilité d’un triomphe du parti présidentiel. Ils sont également conscients que le plan du Rassemblement national (RN), tel qu’il a été dévoilé lors des dernières élections présidentielles, est irréalisable et onéreux. Durant la campagne électorale de 2022, l’Institut Montaigne avait estimé son coût à plus de 100 milliards d’euros. Comment pourront-ils financer une retraite à 60 ans ou des réductions de TVA alors que le déficit dépasse 5% du PIB et la dette 110%?

Le fait de dissoudre l’assemblée constitue un danger politique clair pour le pays, mais aussi un péril financier. Peu importe qui remporte les élections en juillet, le budget des prochaines années est déjà prévu. D’ici à 2027, l’ajustement prévu est de l’ordre de trois points de PIB, c’est-à-dire près de 70 milliards d’euros à économiser, tout en ayant à financer des besoins massifs en matière d’investissement – défense, changement climatique. « Il est possible que l’une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron envisage de dissoudre l’assemblée soit de donner à Marine Le Pen la tâche ardue de l’ajustement budgétaire », estime Zsolt Darvas, économiste à l’Institut Bruegel à Bruxelles. Si elle était chargée d’un tel projet, sa popularité chuterait probablement très vite. Un cadeau à double tranchant visant à saboter le parti d’extrême droite, suggèrent certains analystes.

Il vous reste encore 41.25% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 1754
Politique

Groupe communiste limite gouvernements démissionnaires

26 juillet 2024
Les partis politiques de gauche persistent à critiquer l'interprétation des institutions par Emmanuel Macron, suite à la crise politique déclenchée par la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale le 9 juin.…
example 1752
Politique

Enquête Parlementaire contre Rima Hassan

26 juillet 2024
Récemment élue au Parlement européen, Rima Hassan, une activiste en faveur de la Palestine, a fait sensation. François-Xavier Bellamy, un eurodéputé de LR, a déclaré le jeudi 25 juillet qu'il…
example 1751
Politique

Premières mesures de Castets à Matignon

26 juillet 2024
Le jeudi 25 juillet, la pression fut exercée par la gauche sur le président afin qu'il nomme à Matignon sa favorite, Lucie Castets. Ayant détaillé quelques-unes des mesures qu'elle aurait…