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« Élections européennes: Campagne risquée d’Ursula »

Alors que les dirigeants politiques de Rome à Paris, en passant par Berlin, Madrid et Varsovie, sont concentrés sur les prochaines élections européennes prévues du 6 au 9 juin, Ursula von der Leyen dirige une campagne différente, s’efforçant de garantir sa réélection en tant que présidente de la Commission européenne. Cette campagne plus discrète est toutefois tout aussi cruciale.

L’ancienne ministre d’Angela Merkel est la candidate du Parti populaire européen (PPE), une coalition des partis de droite en Europe, à la tête de l’exécutif de l’Union européenne pour le mandat de 2025 à 2029. Ursula von der Leyen se déplace à travers l’Europe dans le but d’équilibrer la défense des valeurs de son parti avec la nécessité d’éviter d’aliéner ceux dont elle a besoin pour gagner.

Pour qu’elle soit réélue, il faut d’abord que le PPE demeure la force politique dominante au Parlement européen, ce que les sondages actuels semblent indiquer. Ce n’est cependant pas tout : Von der Leyen doit ensuite être nommée par la majorité qualifiée des chefs d’État et de gouvernement européens et obtenir le soutien d’au moins 361 des 720 députés européens qui seront élus le 9 juin. Les résultats ne sont pas garantis et malgré sa préparation attentive aux différents scénarios, elle n’a pas encore trouvé le chemin sûr vers la victoire.

Au conseil des chefs d’État et de gouvernement, à l’exception du hongrois Viktor Orban qui s’oppose à sa nomination, l’atmosphère est généralement favorable à Von der Leyen, tant qu’elle continue de répondre aux attentes de ses « grands électeurs ». Cependant, les Vingt-Sept, surtout ceux qui ne sont pas de son parti politique, n’hésiteront pas à demander un soutien de grande valeur en échange de leur accord. Ceci crée une situation d’ambiguïté complexe.

Ursula von der Leyen apporte un soin particulier à maintenir de bonnes relations avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le français, Emmanuel Macron. Ces derniers cherchent à augmenter leur pouvoir à Bruxelles en définissant leurs propres priorités et en garantissant certains postes clés au sein du gouvernement de l’Union européenne. Von der Leyen tâche de satisfaire leurs demandes dès qu’elle le peut, sans déplaire à l’un ou à l’autre. Actuellement, elle est prête à inclure un collaborateur proche de la présidence française dans son futur cabinet.

Cependant, il y a des sujets sur lesquels la présidente en exercice hésite à s’avancer, car ils créent des dissensions entre Paris et Berlin. Par exemple, on ne l’a pas entendue commenter la proposition d’Emmanuel Macron de doubler le budget de l’UE pour financer la montée de l’industrie de défense européenne, en réponse à la guerre en Ukraine, ainsi que pour soutenir les transitions écologiques et numériques. Elle a également évité de prendre position sur la manière dont l’UE devrait se comporter vis-à-vis de la Chine, alors que l’Allemagne plaide pour un agenda plus orienté vers le commerce.

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