La visite du président chinois Xi Jinping en France suscite de nouvelles interrogations chez les diplomates occidentaux. Depuis deux ans, ils se demandent constamment s’il est possible de freiner la Chine dans son élan pour soutenir encore plus la Russie. Le rôle que l’économie chinoise joue dans le soutien à l’industrie russe de l’armement sera probablement au cœur des discussions que le président français aura avec son homologue chinois, lundi 6 et mardi 7 mai. « Le chef de l’Etat abordera les préoccupations concernant l’implication possible de certaines entreprises chinoises dans le renforcement de l’effort de guerre russe », assure-t-on à l’Elysée.
Il s’agit moins de la fourniture directe d’armes, une limite que la Chine s’est jusqu’à maintenant efforcée de ne pas franchir, que de la fourniture de machines-outils et de composants utilisés pour fabriquer ces armes. Les transactions commerciales de ses entreprises ont aidé Moscou à revitaliser son industrie de l’armement et à gagner du terrain dans le conflit.
A ce sujet, Washington exhorte les capitales européennes à être plus fermes envers Pékin. « Ce ne sont pas des incidents isolés, mais une stratégie globale menée par la Chine et la Russie. L’effet a été énorme. Nous croyons que cela a aidé la Russie à restaurer ses capacités militaires. Ces activités se poursuivent », a déclaré Kurt Campbell, le secrétaire d’Etat adjoint des États-Unis, aux journalistes lors de sa visite à Paris, jeudi 2 mai, juste avant l’arrivée de Xi Jinping.
Il est impératif que la Chine assume ses responsabilités, comme souligné par un orateur qui a souligné l’engagement de la France à intervenir de façon significative et active dans le dossier ukrainien. Cette personne a insisté sur la nécessité pour le président Macron d’exprimer fermement les inquiétudes de la France à ce sujet.
Malgré l’isolement commercial dont la Russie fait l’objet de la part de l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine, la Chine a bénéficié de cette situation en devenant un acteur majeur dans des industries qui ont aidé à revitaliser les usines russes fabriquant des armes et des véhicules pour le front. De 2021 à 2023, les exportations chinoises vers la Russie ont grimpé de 64,2 %.
Récemment, des représentants officiels des États-Unis ont fait remarquer que des entreprises chinoises, notamment Dalian Machine Tool, fournissent des machines-outils utilisées pour la production de missiles balistiques. Au dernier trimestre de 2023, la Chine représentait 70 % des importations russes de machines-outils, équivalent à environ 900 millions de dollars (835 millions d’euros).
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