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Essai Benelli TNT 899 S : que du bonheur

En prélude à mon compte rendu, ma femme à mon arrivée à la maison a eu cette phrase délicieuse qui, à elle seule, résume ce que l’on ressent au guidon de la Benelli TNT 899 S : “toi, t’as la tête de celui qui vient de faire l’andouille !”Et oui, elle est comme ça ma femme, après 10 ans de vie commune elle sait quand son mari a passé un vrai moment de bonheur à moto.

1h30 de virolos, ça vide son homme, et pourtant…La Benelli, avant même de l’enfourcher et de la laisser chanter (et quel chant !), c’est le plaisir d’avoir à passer un moment rare.
Celui de partager quelques kilomètres avec une machine que l’on ne croise pas assez souvent sur nos routes.
La faute à la frilosité, à la loi du nombre qui consiste à dire que ce qui est bien est ce qui se vend en grande unité.
Benelli TNT 899 SOn passera très vite sur l’excellente qualité de fabrication et de finition de la machine.
Deux ou trois railleries me viennent mais rien de méchant : un embrayage à câble à l’ancienne indigne d’une telle machine et l’absence d’étriers de freins à fixation radiale.

Tout cela serait le bienvenu vu son tarif (pas exhorbitant au demeurant) et incontournable face à la concurrence qui les propose.
Mais on s’achète une Benelli pour son moteur et sa voix.
Car le poumon de cette moto, c’est son trois cylindre si ébouriffant.
La production en trois cylindres se voit chez Triumph et Benelli.
Déjà sympathique chez les anglais, il apparaît comme dévergondé chez les italiens, c’est dire les capacités de la mécaniques.
La mélodie qui s’échappe du silencieux vous invitera à toujours trouver un tunnel plus long que le précédent pour faire sonner la cavalerie.
Les valeurs à ce niveau ne veulent plus dire grand chose.
Vous soudez la poignée, ça marche en instantané : point barre, circulez il n’y a rien à voir.
Oubliez tout ce que vous avez pu vivre à moto.
Être ou ne pas être sur le bon rapport ne veut plus rien dire à partir du moment ou le troisième rapport est enclenché.
Comparé à la 1130, la 899 se veut plus docile et maîtrisable.
On a la sensation d’un plus grand contrôle là où avec la 1130, jamais on n’arrive totalement à en prendre la mesure.
Car si la première et la seconde servent à élancer l’engin et à envoyer la roue avant en l’air.
Les autres rapports servent de catapulte pour le corps humain.
Propulser c’est bien beau mais encore faut-il tenir la route.
La liaison au sol est assurée par du top matos.
Route parfaite ou route bosselée, la TNT suit son chemin.
Elle demande un peu plus d’engagement à son pilote qu’une Honda CB 1000 R mais tout ça, c’est à un niveau de performances déraisonnable.
La reprise de freins en courbes ne pose pas non plus le moindre soucis.
On regrette pour les freins le “manque” de mordant et l’arrière qui bloque un peu vite.
Il faut tirer fort sur le levier pour obtenir la quintessence de l’équipement Brembo.
Au sortir de la CB 1000 R, c’est peut-être le défaut de la TNT.
Autre défaut (surtout en ville), le rayon de braquage de la TNT est grand, très grand.
Oubliez le zig-zag entre les voitures à très basse vitesse.
Marche avant, marche arrière pour la faire tourner entre deux autos.
Au moment de conclure, que faut-il retenir ? Que pour le même prix qu’une FZ1, CB 1000 R ou Monster, on accède à une fantastique machine qui vous place dans une caste.
Celle de rouler sur engin qui fera tourner les têtes et poser des questions.
J’en veux pour preuve cette conversation échangée avec un possesseur d’une 1000 Vincent qui me disait me comprendre, que rouler différent c’est ça le plaisir.
Qu’il aurait pu se payer une Norton mais que finalement la Vincent lui faisait avoir autre chose.
Cette autre chose est impalpable mais pourtant si présente au guidon de ces machines d’exception.
De grâce, oubliez les ragots : une Benelli, on ne se la prend pas dans les dents.
Il y a bien eu deux ou trois pannes électriques au début mais cherchez sur le net, pas un mec pour vous dire qu’il a mangé son moteur.
Souvenez vous des débuts de Triumph au retour de la marque ! Pas non plus besoin d’avoir un puit de pétrole à la maison : la consommation n’est pas énorme : 7,5 litres au 100, pour avoir un moteur avec de vrais canassons dedans, c’est pas méchant.
En résumé : Rouler sur une CB 1000 R, c’est avoir un bon engin capable de tout faire mais à qui il manque du sel.
La Benelli vous offrira le sel et le poivre !A retenir : moteur au top, super partie cycle très neutreA améliorer : rayon de braquage, embrayage raide, mordant freinageTarif : 10 705€

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