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Essai Motosblog : Kawasaki Z750 R 2011

Elle s’est longtemps baladée toute seule régnant sur une catégorie qui lui était presque réservée (plus de 40 000 ventes en France depuis son apparition).
Après avoir maté les premières générations des Hornet et FZ6 grâce à son moteur, la Z750 a dû commencer à faire face à un nouveau front d’attaque venue d’Europe (Triumph Street Triple et Ducati Monster 796) qui sans entailler sa part des ventes a tout de même sérieusement écorné son image sportive.

Les roadsters sont comme ça, on s’extasiait lors de la création de la gamme Bandit devant tant de sportivité aujourd’hui désuète et reléguée au rang d’utilitaire quand une certaine Street Triple R (200€ plus chère que la Z version R) porte aujourd’hui l’étendard de la sportivité.
Essai Z750 REt c’est justement face à cet épouvantail que nous allons mesurer la hausse (ou non ?) des prétentions de la Z, car avec la hausse de prix de 900€, elle n’a presque plus l’argument prix face à cette concurrence très sportive…1 : Rapide tour du propriétaireKawasaki offert un lifting à la tête de fourche mais on passera rapidement sur ce point.

Plus acérée, elle renforce les traits pour étirer encore un peu plus la silhouette.
Ce qui change c’est devant et derrière : nouvelle fourche, nouveaux étriers de freins radiaux, nouveau bras oscillant alu et nouvel amortisseur.
Le 4 cylindres reste fidèle à lui-même, élastique, il est capable de souder fort et assez mélodieux.
2 : Qu’est-ce que ça change ?L’ancienne, loin d’être une mauvaise moto souffre d’une fourche un peu molle, mal freinée en compression et d’un amortisseur arrière manquant de progressivité : soit trop dur et ça tape, soit trop mou et il s’écrase sous la force du moteur à la ré-accélération en sortie de courbe.
A l’avant :La nouvelle fourche montre quelques améliorations sensibles mais il n’y a pas de quoi grimper aux rideaux.
Si sur le début de course, elle fait preuve d’un bon travail, sous grosse sollicitation elle montre les même défauts : se révélant trop souple et peu progressive en fin de course.
Premier problème, elle verrouille l’avant au freinage, comme elle subit trop le freinage et le rétrogradage en basculant l’avant de la moto, elle devient réticente à inscrire la moto en courbes sur les freins, il faut prendre soin d’arriver sur l’angle en relâchant la pression sur le levier afin que le museau se redresse un peu.
Deuxième problème, à l’italienne, si elle se révèle efficace quand le bitume est un beau billard, elle occasionne trop de mouvements parasites en raison de sa sécheresse.
Sautillante car réglé trop dure pour paraître sportive, la moto peine à conserver la corde.
A l’arrière :Le nouveau bras oscillant et le nouvel amortisseur se montre plus convaincants que l’avant.
Raidie sur ses suspensions, Kawasaki a pris soin de l’arrière, en relevant les fesses de 10 mm sur cette R.
Quand l’avant a un peu de mal à passer, l’arrière l’aide à enrouler, la moto se montre sereine une fois sur l’angle à la reprise des gaz.
L’amortisseur arrière aide grandement dans cette phase : la moto est plus équilibrée, se tasse moins sur ses vertèbres au moment de ressortir fort de la courbe.
La motricité y gagne franchement et on ré-accélère plus tôt par rapport à une Z normale.
Au chapitre confort, s’il se révèle réglé sport, l’amortisseur tape moins que la fourche, il bénéficie clairement d’une meilleure hydraulique en compression et détente (grâce à sa bonbonne séparée).
Mais attention, ce n’est tout de même pas « fin », l’ensemble montre des réactions assez sèches sur routes bosselées où la seule solution sera de rendre un peu la main pour ne pas risquer de se désunir.
3 : Vite un nouveau Z !Face à une Z normale, la Z750R se montre plus convaincante tant que la route est nette.
Dès que vous commencerez à trouver petites bosses et imperfections, elle se désunit trop vite.
Si on ne peut que saluer l’effort de Kawasaki pour le travail accomplit avec l’arrière, on a un peu l’impression que la liaison au sol de l’avant a été bâclée.
Si la fourche et ses étriers radiaux est un bel argument marketing, ils n’en sont pas un en terme d’efficacité.
Kawasaki aurait plus gagné à offrir des ressorts de fourche de belle qualité avec une huile un peu plus épaisse dans une fourche conventionnelle.
La moto aurait été plus équilibrée et moins dure, capable de mieux affronter la route et pas que la piste.
Le freinage se montre tout juste au dessus de l’ancienne, sans doute plus grâce aux durits aviations d’ailleurs.
Mais ce qui pénalise surtout la Z, c’est son poids.
Avec 224 kg, ce n’est pas une guerrière très légère (190 pour la Street Triple R).
En maniabilité, la Hornet lui fait la nique et on ne vous parle pas encore de la Street Triple R que nous roulons actuellement.
Plus qu’un nouveau bras oscillant en alu, c’est d’un cadre alu dont la Z a besoin et d’un moteur plus léger.
Si sur le plan moteur, elle étouffe les 600 comme la FZ8 (voir comparatif), on verra si elle parvient encore à donner de la voix face à l’anglaise.
4 : Conclusion : bonne affaire la R ?En bon normand, peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
Si les performances sont légèrement supérieures à la version normale, la R est pour celui qui ne veut pas s’emmancher dans une petite préparation de la Z normale.
Le surplus tarifaire entre les deux versions est de 900€.
Sans aller très loin dans le travail, en s’offrant par exemple un kit Ohlins, de bonnes durites aviations et de bonnes plaquettes, une Z normale devrait surpasser dans le comportement cette version artificiellement raidie.
On retiendra surtout la frilosité de Kawasaki à trop remanier sa Z et un repositionnement tarifaire qui pourrait leur faire perdre leur poule aux oeufs d’or ! Mais attention à l’éveil du peuple car affichée seulement 200€ de moins que l’anglaise, la R a du soucis à se faire.
A bon entendeur …on a aimé :- un arrière plus stable- freinage endurant même s’il manque un peu de puissance- un moteur vivant ET expressifon a moins aimé :- les vibrations à partir de 600o trs, vraiment trop présentes- l’avant qui verrouille en entrée de courbes- manque de vivacité sur les changements d’anglesTarifs : 8599€ ou 9199€ (ABS)PS : désolé pour les photos mais avec le temps que nous avons eu 3 jours de pluie, 1 journée grise mais sèche, ce n’était pas franchement idéal

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