Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna se trouvait mercredi dans un état de mort cérébrale après son agression, dans la prison d’Arles par un autre détenu enfermé pour terrorisme.
Un « djihadiste » camerounais de 36 ans, Franck Elong Abé, interpellé en Afghanistan et incarcéré à neuf ans pour association de malfaiteurs terroristes, a tenté de tuer le Corse, vers 10 heures du matin, par strangulation puis par étouffement avec un sac lors de sa séance de musculation.
« L’agresseur supposé, lui-même détenu, assurait un service d’entretien en qualité d’auxiliaire d’étage au moment des faits », selon le procureur. L’état d’Yvan Colonna « est très grave, son pronostic vital est engagé. » Il a été hospitalisé en urgence absolue, « pour l’instant, il est en réanimation, il n’est pas mort », a rapporté » AFP.
L’un des avocats du « berger de Cargèse », Maître Sylvain Cormier, a qualifié la situation d’« ahurissant ». Un rassemblement s’est déroulé à Ajaccio, réunissant les élus et les militants devant le palais Lantivy pour exprimer leur colère contre cette agression. La famille exige un compte rendu à « l’administration pénitentiaire » et à « l’ensemble de la hiérarchie politique ».
Aujourd’hui âgé de 61 ans, le berger et indépendantiste a en été appréhendé par la justice en juillet 2003 dans le cadre du dossier sur le meurtre avec circonstance aggravante du préfet Claude Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio, au bout de quatre ans de cavale au milieu du maquis corse. Le militant a toujours contesté les faits. Selon Valérie Pécresse questionnée sur le sujet sur le plateau de « C à vous » sur France 5, « il va falloir faire des prisons de haute sécurité pour un certain nombre de détenus, notamment les djihadistes les plus violents ».