France
|
10 novembre 2021 12 h 21 min

Le discours de Macron : troisième dose de vaccin et plus encore

Partager

« A partir du 15 décembre, la validité du pass sanitaire pour les plus de 65 ans sera conditionnée par le troisième rappel du vaccin Covid ».

Le président Emmanuel Macron a prononcé son discours depuis le palais de l’Élysée. Macron a insisté sur la troisième dose du vaccin pour les personnes âgées, et a exhorté ceux qui ne sont pas encore vaccinés à changer d’avis.

Le neuvième discours de Emmanuel Macron

Le 9 novembre, le président Emmanuel Macron a prononcé son neuvième discours en 20 mois en direct à la TV depuis le palais de l’Élysée.

Suite au début de la cinquième vague en Europe, le président a rappelé à la population que, même si la situation en France est plus favorable, « l’augmentation de 40% du taux d’incidence et la hausse des hospitalisations sont des signaux d’alertes » face à l’épidémie de Covid-19.

« Ces deux dernières années, nous avons réussi, ensemble, à résister à la crise sanitaire », a rappelé Macron, remerciant les « 51 millions d’entre nous qui sont aujourd’hui totalement vaccinés, faisant de nous l’un des pays les mieux protégés au monde ».

Pass sanitaire valable uniquement avec la troisième dose du vaccin

Face au risque d’une nouvelle vague, le Président de la République a toutefois exhorté les personnes âgées et les plus vulnérables à se faire vacciner à la troisième dose.

« A partir du 15 décembre, la validité du pass sanitaire pour les plus de 65 ans sera conditionnée par le troisième rappel du vaccin Covid ».

Pour bénéficier du pass sanitaire, les plus de 65 ans devront se soumettre à une dose de rappel du vaccin à partir du 15 novembre.

Une campagne de rappel sera ensuite lancée le mois prochain pour les Français âgés de 50 à 64 ans.

En effet, « plus de 80% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans, c’est pourquoi une campagne de relance sera lancée dès le début du mois de décembre pour nos compatriotes âgés de 50 à 64 ans », a expliqué Macron.

Une troisième dose augmenterait à nouveau l’immunité

Les avantages d’une troisième dose pour les personnes âgées sont reconnus par l’ensemble de la communauté scientifique, au moins pour éviter un nouvel engorgement des hôpitaux.

Ces derniers mois, plusieurs études ont montré que l’immunité des vaccins à deux doses semble s’affaiblir avec le temps, en particulier chez les personnes âgées. Des recherches américaines ont montré que l’efficacité du vaccin contre l’infection diminue avec le temps : de 88% à 48% en moyenne entre février et octobre.

Il est clair que le vaccin continue de réduire le risque de maladie grave, même si la protection diminue : 70% pour Pfizer, 52% pour Janssen et 75% pour Moderna chez les plus de 65 ans.

Plusieurs études ont aussi montré qu’une troisième dose augmenterait à nouveau l’immunité, en particulier chez les personnes âgées.

« Face à cette immunité qui baisse, on essaye de la faire remonter quelque peu afin d’atteindre 90% de protection contre les formes graves », a expliqué Morgane Bomsel, spécialiste en virologie à l’Institut Cochin.

Une troisième dose généralisée à toute la population est une autre affaire

D’un autre côté, « l’utilité d’une troisième dose généralisée à l’ensemble de la population, c’est une autre question » a précisé Antoine Flahault, médecin épidémiologiste à Genève et directeur de l’Institut de santé globale.

En fait, chez les personnes plus jeunes, l’efficacité contre les formes graves reste plus élevée, même six mois après l’injection. Bien sûr, une dose de rappel pourrait réduire le risque d’être infecté et donc de contaminer des personnes fragiles.

« Le risque d’une telle stratégie serait d’avoir une sorte de fuite en avant, en se focalisant sur cette dose de rappel qui pourrait nous détourner d’autres actions plus importantes à mener pour endiguer l’épidémie », a estimé Antoine Flahault.

Macron invite les opposants à recevoir le vaccin

Il n’en reste pas moins que 6 millions de Français n’ont pas eu d’injection.

Le Président a déclaré que les difficultés économiques liées à la pandémie semblent avoir été surmontées : la France affiche un taux de croissance de 6%. Mais pour ne pas gâcher ces résultats, Macron a demandé aux non-vaccinés de changer d’avis, et aux autres – à commencer par les personnes âgées – de prendre la dose de rappel.

« Vaccinez-vous », a encore demandé Emmanuel Macron, faisant simplement appel à leur « esprit de responsabilité ».

Il est clair, cependant, que cette douce invitation n’est pas suffisante. Il faut savoir que 13 % des plus de 80 ans en France n’ont pas encore accepté de recevoir ne serait-ce que leur première dose de vaccin.

« La stratégie “d’aller vers” ne suffit plus pour cette population en partie réfractaire au vaccin ».

C’est ce qu’a écrit le conseil scientifique dans un avis publié mardi 5 octobre. Et les initiatives en place, tels les numéros verts, ont leurs défauts.

L’esprit de responsabilité des Français suffira-t-il à écraser l’épidémie ?

Si non, « Nous continuerons à adapter nos décisions en fonction de l’évolution de l’épidémie », a assuré le chef de l’État.

Discours de Macron : pas seulement sur les vaccin

Toutefois, Emmanuel Macron ne s’est pas beaucoup exprimé sur les autres options disponibles pour empêcher la propagation du Covid.

Il a simplement expliqué qu’il ne fallait attendre « aucun assouplissement ».

L’utilisation de masques dans les écoles reste obligatoire, il y aura des contrôles « renforcés » du pass sanitaire et les gestes barrière doivent faire l’objet d’une « attention accrue ».

Ces mesures sont utiles, mais ne semblent pas suffisantes pour contrôler le virus dans une situation d’augmentation des cas.

Pour Antoine Flahault il y aurait pourtant des choses à faire, par exemple : « Il n’y a pas de norme sur la ventilation des lieux clos accueillant du public, alors que l’on sait que la transmission se fait par aérosol ».

Macron a ensuite fait d’autres annonces importantes : le report de la réforme des pensions et la relance du nucléaire, avec la construction de nouvelles centrales « pour garantir l’indépendance énergétique de la France et atteindre zéro émissions en 2050 ».