Le lundi 9 septembre, le tribunal d’Amsterdam a prononcé un verdict contre deux Pakistanais pour avoir incité au meurtre de Geert Wilders, le chef du Parti pour la liberté (PVV). Ce parti de droite extrême est au pouvoir depuis un an, en faisant partie d’une coalition menée par le premier ministre, Dick Schoof.
D’une part, Muhammad Ashraf Asif Jalali et, d’autre part, Hafiz Saad Hussain Rizvi, ont été condamnés à des peines de prison de quatorze et quatre ans respectivement. Absents à l’audience, ils n’étaient pas représentés par un avocat. Les autorités judiciaires ont tenté en vain de les faire comparaître, mais la justice pakistanaise n’a pas accédé à la requête et aucune convention d’extradition avec Islamabad n’a été signée par les Pays-Bas.
En 2018, Muhammad Ashraf Asif Jalali, le fondateur du parti islamiste Tehreek-e-Sirat-e-Mustaqeem, avait publiquement émis une fatwa contre le ressortissant néerlandais, l’accusant de blasphème envers le prophète à travers plusieurs tweets. Il avait demandé qu’il soit pendu ou décapité, en réaction à une idée de Geert Wilders d’organiser un concours de caricatures de Mahomet. Cette proposition, visant à relancer les controverses suite aux publications du journal danois Jyllands-Posten en 2005 et de Charlie Hebdo en 2015, a finalement été abandonnée mais a entraîné des manifestations massives, notamment au Pakistan. Hafiz Saad Hussain Rizvi, chef du parti extrémiste Tehreek-e-Labbaik Pakistan, avait également incité au meurtre de M. Wilders et poussé les musulmans néerlandais à agir pour l’éliminer.
La vie de Wilders est maintenant sous haute surveillance.
Lorsque le jugement du procès qui se tenait dans le très sécurisé tribunal de Schiphol, en périphérie d’Amsterdam, fut prononcé, le leader du PVV y assista, étant présent dès le commencement jusqu’à la fin. En restant debout ce lundi 2 septembre, il montra son désir de faire de ce procès un exemple. Utilisant son droit de prendre la parole, il a parlé des « tens de milliers de menaces de mort » qu’il a reçues en vingt ans. Il prétend avoir reçu « jusqu’à cent menaces en une heure à certaines périodes ». Malgré le fait qu’il ait déposé près de mille plaintes en 2022, il ne l’a plus fait, non parce que les menaces ont cessé, mais pour pouvoir continuer son travail, selon ses propos.
Il a remercié le procureur pour ses exigences sévères et a profité de l’occasion pour décrire la vie sous haute sécurité qu’il mène. Il affirme avoir été amené à vivre dans des casernes, commissariats, maisons sécurisées et même des prisons, forcé de constamment se déplacer. Pour éviter d’être reconnu, dit-il, il a eu recours à des fausses moustaches et des perruques. Pour rejoindre son épouse en Hongrie pour célébrer Noël, il a voyagé à bord d’un avion cargo vide. Lors de l’enterrement de sa mère, comme c’est toujours le cas, il était entouré de ses gardiens. « Il y a des semaines où je ne sais pas quel temps il fait, car je ne peux sortir à l’air libre », confesse-t-il.
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