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« Aux États-Unis, les femmes participant activement au procès de Trump »

Le studio d’Elizabeth Williams à Manhattan, qu’elle partage avec une autre artiste, est rempli de croquis. La dessinatrice originaire de New York a sélectionné sept de ceux-ci, auxquels elle a ajouté quelques ébauches. Un dessin d’un homme en profil, appuyé contre le dossier de sa chaise, les jambes croisées, se distingue sur un fond ocre. Vêtu d’un costume bleu foncé, une cravate rouge éclatante et des cheveux blonds paille facilement reconnaissables, il s’agit de Donald Trump.

L’ancien président des États-Unis, candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, est dépeint au cours de son procès pénal où il a été trouvé coupable de tous les trente-quatre chefs d’accusation de « falsification de documents comptables » qui lui étaient imputés. Ce verdict rendu le 30 mai concerne un versement clandestin de 130 000 dollars (environ 120 000 euros) à l’ancienne star du porno Stormy Daniels, effectué pour éviter un scandale sexuel juste avant l’élection présidentielle de 2016, selon les douze jurés qui ont jugé à l’unanimité.

Elizabeth Williams et sa collègue Jane Rosenberg, toutes deux accréditées, ont assisté à presque tous les jours de ce procès hors du commun et sont résolues à couvrir l’épilogue de cet événement marquant de l’histoire américaine. Cela se produira en septembre, lorsque le juge Juan Merchan prononcera la sentence de Donald Trump. Selon la loi, l’homme d’affaires milliardaire risque jusqu’à quatre ans de prison ferme.

Il n’y a pas une seule de ces professionnelles aguerries très demandées par les médias qui serait prête à faire une prédiction publique. Elles gardent également leur âge pour elles. La seule chose que l’on sait, c’est qu’elles arpentent les tribunaux depuis les années 80. « J’apprécie la représentation des personnes et l’enjeu que pose la salle d’audience », dit Elizabeth Williams, qui travaille notamment pour Associated Press. « C’est une énorme leçon d’humilité. On ne peut jamais prédire de quoi on est capable. »

Du meurtrier de John Lennon à Harvey Weinstein

L’État de New York reste l’un des derniers à limiter l’utilisation de la vidéo dans les cours de justice. Si les photographes ont eu quelques instants pour capturer Donald Trump au début de la journée, les dessins d’Elizabeth Williams, de Jane Rosenberg et de Christine Cornell, la troisième illustratrice présente au procès, sont les seules images illustrant le déroulement des audiences. Le rôle des dessinatrices judiciaires est de capturer une expression passagère, de transmettre une atmosphère spécifique et de montrer ce qui se passe dans ces quatre murs.

Très peu de choses leur échappent : l’expression endormie de Donald Trump, l’irritation du juge Merchan, l’impassibilité de Stormy Daniels ou l’intransigeance de Michael Cohen, l’ancien bras droit de l’ex-président. Au fil de leurs longues carrières, elles ont vu passer une variété d’individus, du simple homme de la rue au plus puissant, allant de l’assassin de John Lennon, Mark Chapman, au producteur de cinéma Harvey Weinstein, en passant par le chef de la mafia mexicaine, Joaquin Guzman, surnommé « El Chapo ».

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