
« Bonne journée, pas de commentaires », a déclaré Didier Robert (parti divers droite), ancien président du conseil régional de La Réunion de 2010 à 2021, évitant les médias le 21 mai alors qu’il quittait le tribunal de Saint-Denis. Malgré l’acquittement général durant le procès lié à des accusations d’emplois fictifs dans son cabinet, les juges ont estimé que l’enquête n’a pas réussi à fournir les preuves que les emplois contestés étaient complètement ou partiellement fictifs. L’affaire concernait l’embauche de huit conseillers techniques ou chargés de mission.
Bien qu’étant un ancien député, sénateur et leader local du parti de droite âgé de 60 ans, Didier Robert n’a pas exprimé publiquement sa victoire judiciaire, contrairement à d’autres personnes impliquées, en raison des défis juridiques futurs. En effet, le parquet de Saint-Denis a décidé de faire appel dans cette affaire d’emplois fictifs, et un autre procès se prépare pour Didier Robert.
Une semaine avant la décision du tribunal correctionnel, l’ex-président du conseil régional a été interrogé par le service territorial de police judiciaire en audition libre concernant une enquête préliminaire sur ses loyers personnels payés par l’autorité locale entre 2016 et 2020, suite à un signalement par la chambre régionale des comptes en 2022. Véronique Denizot, procureure de Saint-Denis, note que l’enquête est maintenant terminée. Le procès est prévu pour octobre et concerne des allégations de détournement de fonds publics, concussion et prise illégale d’intérêts.
Durant sa seconde termine en tant que chef de la région Réunion, Didier Robert a touché chaque mois entre 2700 et 2790 euros de 2016 à 2020, équivalant à plus de 135 000 euros, sous le titre d’une « indemnité de séjour ». Cette décision a été mise en place par l’assemblée plénière de la région le 5 janvier 2016 avant que l’ex-président n’approuve lui-même la résolution. Elle est basée sur une disposition du code général des collectivités territoriales qui spécifie que le conseil régional peut « accorder au président une indemnité de séjour, dans la limite des allocations journalières accordées à cet effet aux fonctionnaires de l’État, en raison des frais qu’il a engagés pour être présent au siège de la région pour gérer les affaires régionales ».
Selon une enquête préliminaire, Didier Robert aurait intentionnellement confondu « indemnité de séjour » et « indemnité de résidence ». La première couvre les frais occasionnels d’hébergement lorsqu’un dirigeant doit rester dans la ville où il ne vit pas et où se trouve le conseil régional pour l’exercice de ses fonctions. Cependant, des indemnisations ont été versées à Didier Robert tous les jours de l’année pendant la période en question, y compris lorsqu’il voyageait hors de La Réunion.
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