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« L’évocation tenace d’Emmanuelle Salasc »

Nous débuterions avec les paysages, non pas pour les utiliser comme décor, mais plutôt pour s’y immerger, s’en imprégner, se laisser captiver. Entre garrigues et vignes, les collines de terre rouge, d’étranges formations rocheuses, des grottes. Ensuite, un lac, ses roselières, la forêt en bordure du ruisseau enchevêtré. Tout cela est vivant, en mouvement, agité. Ça crépite, ça coule, ça se faufile. Les petites et grandes créatures. Les insectes et les serpents. Il a peut-être une fois existé une petite fille qui s’ennuyait sans vraiment le réaliser, et pour qui observer l’extérieur, contempler, étaient les moyens idéaux de se créer un monde. L’inspiration d’écriture d’Emmanuelle Salasc se trouve ici. Dans cette symbiose où la perception se mêle à l’imagination. Également dans l’écoute silencieuse de ce que les autres racontent autour d’elle, de ce qu’ils laissent entendre. Passées, anciennes, perdues, leurs vies se mêlent lentement dans le flux des conversations, des bavardages. Leurs histoires et les histoires qu’elles suscitent se fusionnent doucement. Une quinzaine d’histoires, de romans, de recueils de nouvelles – comme le dernier en date, Ni de lait ni de laine -, de fragments. Emmanuelle Salasc s’unit à ses livres. Son oeuvre est sensible, nerveuse. Elle ressent. Et elle raconte en termes simples ce qui est gênant, ce qui colle, qui égratigne, qui blesse. Comme on se blesse sur les ronces, à errer à travers la campagne, traverser des chemins. Quatre étapes dans ce parcours.
Nom.

En publiant son premier texte (Pour être chez moi, Rouergue, 2002) à l’âge de 32 ans, Emmanuelle Salasc choisit le pseudonyme d’Emma Schaak en hommage à une ancienne relation amoureuse. Lorsqu’elle publie son deuxième ouvrage, Pas devant les gens (La Martinière, 2004), elle opte pour son nom marital : Pagano, un nom qu’elle utilisera pour les neuf prochaines œuvres publiées chez P.O.L. Cependant, en 2021, elle décide de revenir à son nom de naissance avec la publication de Hors gel (toujours chez P.O.L).

Dans son livre de 2017, Sauf riverains, le deuxième volume de sa Trilogie des rives initiée en 2015 avec Ligne & Fils, elle creuse profondément dans son passé, mettant des noms sur son arbre généalogique, depuis les plus anciens aux plus proches. Les Salasc sont partout, parmi eux se trouvent Jean, Etienne, Georges Antoine, Marie-Antoinette, Madeleine, Crépin, Benjamin et Lydie. Notons également que Salasc est avant tout un village occitan situé à 20 kilomètres au sud de Lodève (Hérault), bien que la terre d’origine familiale soit légèrement plus haut, à Octon. Comme elle l’exprime, « Quand on écrit, les choses s’installent dans leur nom. »

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