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« Blois choqué par fermeture usine Poulain »

Yvette Hubert, une nonagénaire élégante, a été souvent vue se promenant près de l’ancienne chocolaterie de Blois, située en face de la gare. En montrant sa solidarité face à la fermeture annoncée, elle a remplacé son habituel sac à main par un cabas portant le nom Poulain. Entrée à la chocolaterie en 1955, Mme Hubert a travaillé avec Gabriel Rosanvallon, le père de l’historien Pierre Rosanvallon, lorsqu’il était directeur. Son rôle était d’accueillir les grossistes en fèves de cacao de la rue Augustin-Thierry, qui étaient souvent des personnes haut placées, voire des nobles. La fève de cacao était transformée à travers divers processus depuis l’usine jusqu’à la gare, grâce à des camions électriques à trois roues. « J’ai travaillé avec deux générations d’industriels, les fondateurs et les développeurs qui ont élargi l’entreprise à l’échelle internationale. Heureusement, la génération actuelle qui ne montre aucun regret à tout fermer instantanément, je ne l’ai pas connue. » déclare-t-elle.
La chocolaterie Poulain, fondée en 1848 et maintenant située à l’extérieur de la ville, est ciblée pour fermeture. L’annonce officielle devait être faite le jeudi 13 juin, mais a été repoussée au 25 juin à la demande des 109 employés pour des raisons techniques.

Carambar & Co a des plans pour relocaliser et produire plus économiquement sa marque de chocolat, sans révéler la nouvelle localisation. En déclarant un investissement de 45 millions d’euros depuis 2018 au Monde, ils ont confirmé leur prise de conscience des répercussions et des impacts que cette décision pourrait générer sur une région où la marque Poulain est très appréciée. Cependant, ils espèrent se baser sur des capacités de fabrication internes et externes qui sont compétitives, compte tenu de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières.

Cette décision intervient au même moment que le début de la campagne des élections législatives, qui a vu le Rassemblement national devancer le Parti socialiste à Blois lors des élections européennes. Les candidats rivalisent de préoccupations, mais les propositions pour prévenir la fermeture du site demeurent en suspend.

L’interrogation demeure si François Ruffin apparaîtra bientôt, comme il l’a fait en 2019 sur l’ancien site de Whirlpool à Amiens. Tony Anjoran, technicien d’entretien chez Poulain et militant CGT qui connaît bien la désindustrialisation locale, a mentionné que certains de ses collègues sont tellement préoccupés qu’ils ont du mal à dormir. Il a ajouté que l’idée d’une fermeture n’a aucun sens car l’entreprise est rentable, ayant versé jusqu’à 3 000 euros de participation en 2023.

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