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35ᵉ Molières: Cérémonie féministe, politique, éclectique

La 35ème Nuit des Molières, diffusée le 6 mai sur France 2, a mis en avant la diversité avec une panoplie de lauréats au lieu d’un seul spectacle monopolisant les trophées. Cela n’a toutefois pas empêché la soirée de se pencher sur les sujets brûlants du moment et les préoccupations du monde du spectacle vivant en France.

Caroline Vigneaux, l’humoriste qui présidait cette soirée aux Folies-Bergère, a poursuivi avec vigueur l’objectif de divertissement, malgré les intermèdes légers qui n’ont pas réussi à alléger l’atmosphère lourde de la soirée. Les discours d’actualité et politiques ont dominé l’événement.

Sophia Aram, qui a reçu le Molière du Spectacle d’Humour pour Le Monde d’Après, a exprimé sa consternation face au « silence » du monde culturel suite aux massacres du 7 Octobre. La comédienne de France Inter a remis en question l’absence de solidarité avec les milliers de civils tués à Gaza, sans soutenir également les victimes israéliennes. Elle a interrogé la rectitude d’exiger un cessez-le-feu d’Israël sans réclamer aussi la libération des otages Israéliens, et de demander le départ de Nétanyahou sans désirer également celui du Hamas. Sa réflexion a été largement acclamée par l’audience. Des « nuages qui s’amoncellent », l’événement a été décrit.

Durant une soirée dominée par le thème du féminisme, grâce à la militante Caroline Vigneaux, l’attention s’est également portée sur les problèmes que rencontrent le monde de l’art suite aux coupes budgétaires. Ces préoccupations ont été soulevées par un acteur de la CGT-Spectacle et également par Jean-Marc Dumontet, le président des Molières, qui a exprimé ses craintes concernant les incertitudes qui entourent le statut d’intermittent du spectacle.

Il a également souligné l’importance de la culture dans une société divisée et face à l’extrémisme croissant, en mentionnant que sans liberté d’expression et de création, il n’y aurait pas de démocratie. Il a rendu hommage à Toomaj Salehi, un rappeur iranien victime de violences et de l’obscurantisme au point d’être condamné à mort pour une de ses chansons dans un régime oppressif.

Du côté des récompenses, un spectacle racontant l’histoire d’un couple iranien qui a fui le régime islamique dans les années 1980 et s’est exilé en France, 4 211 km, produit par Aïla Navidi, a reçu deux prix (meilleur spectacle de théâtre privé et révélation féminine pour Olivia Pavlou-Graham).

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