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Découverte d’une espèce de dinosaure végétarien en Charente

Le site d’Angeac en Charente, connu pour ses fossiles, a redoublé de promesses cet été. Il a une fois de plus ravi le paléontologue Ronan Allain du Musée national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN) et une équipe d’une trentaine de chercheurs travaillant sur ce site datant de 140 millions d’années environ. La découverte d’un sauropode en 2010 avait mis le site sur la carte paléontologique. Après la mise au jour de milliers de fossiles, c’est un gros fémur qui a fait la joie de l’équipe. Cet énorme os a rapidement été suivi par quatre vertèbres, des fragments de crâne, de bassin et une vingtaine de dents. Ces trouvailles ont permis aux chercheurs de reconstituer le profil d’une nouvelle espèce de sauropode.

Ces herbivores quadrupèdes sont parmi les plus grandes créatures ayant jamais existé sur notre planète. Bien que ce nouvel arrivant, qui mesurait entre 15 et 20 mètres de long, ne fût pas le plus grand, il était assez imposant, pesant environ 25 tonnes, selon Ronan Allain. « Ses dents ne ressemblent pas à celles de l’autre espèce de sauropode, un turiasaure, précédemment trouvée sur le site, » a précisé le chercheur.

Une autre particularité remarquable est que, contrairement aux fossiles précédemment trouvés à Angeac – souvent mélangés et dégradés par piétinement post-mortem – cette fois-ci, les vertèbres ont été retrouvées connectées entre elles. Cela indique que d’autres fossiles pourraient se trouver à proximité. “Tout le monde est prêt pour l’année prochaine ! », s’enthousiasme le paléontologue. Une carrière inondable.

Le lancement de la saison a été difficile. « En raison des fortes pluies, l’incertitude planait quant à la possibilité de procéder aux fouilles. Le sol était devenu mou à cause de l’humidité et impossible à assécher, » explique le chercheur. Notamment, le site d’Angeac se distingue car il est situé sur un terrain exploité en carrière susceptible d’inondations, muni d’un système de pompage en cascade pour maintenir le niveau de l’eau. Néanmoins, les averses ont finalement cessé. Même s’il a fallu attendre quelques jours supplémentaires par rapport au programme initial, les carriers ont finalement pu rendre accessible la zone aux paléontologues, après avoir retiré la couche de graviers qui recouvrait l’argile où s’étaient accumulés les fossiles.

Il est intéressant de se représenter Angeac il y a 140 millions d’années, comme une grande plaine marécageuse. Certaines espèces pourraient y avoir été prises au piège suite à une montée subite du niveau de l’eau. C’est le cas par exemple pour un groupe d’environ 70 ornithomimosaures, des mâles et femelles, qui étaient des « petits » carnivores bipèdes de 5 mètres de long. « C’est une situation qui est similaire à celle des buffles en Afrique, dont les rassemblements passent toujours au même endroit les rivières lors de leurs migrations et peuvent parfois être balayés en masse », suggère Ronan Allain.

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