Le livre, « Absolution » par Alice McDermott, a été traduit en français par Cécile Arnaud et est disponible au Quai Voltaire pour un coût de 24€ en version papier et 17€ en version numérique. L’oeuvre se compose de 352 pages. En lisant cette oeuvre, une image de Betty Draper, l’épouse modèle représentée dans la série Mad Men (2007-2015), vient à l’esprit. Le récit, situé en 1963 à Saïgon, capitale du Sud-Vietnam, met en scène des Américaines dont les conjoints ont été déployés par le gouvernement de Washington. Parmi elles, Tricia est immergée dans le cadre déconnecté des expatriées, dominé par une superficialité et un ennui accablant. Étonnamment, malgré le conflit du Vietnam qui éclate à proximité, l’existence sociale des femmes semble être entravée par les garden-parties monotones. L’oisiveté frivole menace de submerger Tricia dès son arrivée. Cependant, elle croise le chemin de Charlene. Énergique, audacieuse et espiègle, Charlene est tout ce que Tricia n’est pas. Elle est décrite par Tricia comme étant une personne qui conspire, intrigue, fait du commerce illicite, maltraite les gens, et agit de manière irréfléchie. Charlene embarque rapidement Tricia dans un de ses projets caritatifs : vendre à leurs compatriotes américaines des vêtements de poupée Barbie confectionnés localement pour aider les plus démunis.
Les deux complices se rendent dans des hôpitaux pour offrir des cadeaux aux enfants qui endurent des douleurs insoutenables causées par des brûlures. Ces dernières sont le fruit du napalm que les États-Unis ont déversé sur le pays. Tricia suspecte cette vérité, mais elle choisit de faire abstraction. Avant de s’engager dans le Vietnam, elle était une enseignante catholique à une maternelle de Harlem, et elle se considère comme faisant partie des « bons ». Lorsque son amie Charlene lui propose d’organiser l’adoption de bébés vietnamiens aux États-Unis en échange d’un paiement conséquent à leurs mères, son engagement devient ambigu. Elle commence à s’interroger sur le choix que ces mères ont réellement et si enlever un enfant à sa famille, aussi pauvre soit-elle, pourrait garantir un avenir meilleur pour lui.
Tricia et Charlene gravitent dans une zone d’incertitude, cependant, Alice McDermott ne les juge jamais ni ne porte un verdict moral sur leurs actions. Au lieu de cela, elle examine minutieusement leur ambivalence. C’est une exploration fascinante de leurs luttes personnelles et intérieures. Cherchant un sens en plein chaos, elles sont à la fois courageuses et pathétiques, luttant contre les exigences imposées par leur classe sociale. « Tu ne peux pas comprendre ce que nous avons vécu. Nous, les femmes, je veux dire, les épouses », s’explique Tricia au début du livre. Elle ajoute qu’à cette époque, son aspiration principale était d’être un soutien pour son mari.
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