Pour la première fois depuis quinze mois, un réfugié a choisi cette voie d’évasion. Un citoyen de Corée du Nord a pris la fuite pour la Corée du Sud en traversant la mer Jaune frontalier, a déclaré Séoul le jeudi 8 août. En mai 2023, un groupe familial de neuf individus avait pris le large en bateau.
L’armée sud-coréenne a assuré la sécurité d’un individu présumé être un Nord-Coréen et l’a remis aux autorités compétentes, a communiqué l’état-major interarmées de Corée du Sud, mentionnant qu’aucun mouvement inhabituel de la part de l’armée nord-coréenne n’avait été remarqué.
L’état-major a souligné que les autorités enquêtent sur le processus exact qui a conduit à la défection de cette personne. Il est arrivé tôt jeudi sur l’île de Gyodong, située au large de la côte ouest de la péninsule, à moins de cinq kilomètres de la Corée du Nord.
La plupart des défector prennent d’abord la direction de la Chine voisine, puis d’un pays tiers comme la Thaïlande, avant de gagner la Corée du Sud. Deux défectors avaient été initialement repérés, ce qui soulève la possibilité que l’un d’eux n’ait pas réussi à traverser, a indiqué l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant des sources militaires anonymes.
Depuis la division de la péninsule par la guerre dans les années 1950, des dizaines de milliers de Nord-Coréens ont fui vers la Corée du Sud. Cette défection se produit alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas. Pyongyang renforce ses liens militaires avec la Russie et envoie depuis plusieurs mois des milliers de ballons lestés d’ordures vers le sud.
Le nombre de transfuges augmente.
Depuis 2020, la fréquence d’évasions a considérablement chuté car la Corée du Nord a fermé ses frontières pour contenir la propagation du Covid-19, ordonnant des tirs à vue le long de la limite avec la Chine. Cependant, le taux de transfuges, principalement parmi les diplomates et les étudiants, a presque triplé en 2022, atteignant 196 contre 67, comme indiqué par Séoul en janvier.
« Des inondations dévastatrices ont récemment frappé la Corée du Nord, entraînant des dégâts massifs » et il est « plausible » que certains aient « saisi cette opportunité de chaos pour déserter », explique Cheong Seong-chang, responsable de la stratégie pour la péninsule coréenne à l’Institut Sejong, à l’Agence France-Presse (AFP). De fortes précipitations ont frappé les régions nordiques fin juillet et les médias sud-coréens ont annoncé un bilan possible de 1 500 décès.
La Corée du Sud a répondu à l’escalade des essais d’armements nord-coréens en redémarrant les exercices militaires réalistes, la propagande à proximité de la frontière et en suspendant un accord militaire visant à atténuer les tensions.
Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur à la tête de l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord, pense que la dernière évasion pourrait indiquer que ces mesures sont efficaces. « Les pamphlets anti-Pyongyang distribués par les militants sud-coréens et les discours diffusés par haut-parleur peuvent toucher les ressortissants nord-coréens et les encourager à déserter », a-t-il partagé avec l’AFP.
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