Au cours des deux dernières années, l’État français a déclaré plus de déchéances de nationalité, un nombre sans précédent depuis le début du siècle. Les plus récentes ont été officialisées au plus fort de l’été. Deux étant binationaux, nés sur le sol français et condamnés pour des activités terroristes, ont été dénationalisés par deux décrets rendus publics respectivement le mardi 6 et le mercredi 7 août dans le Journal officiel.
Premièrement, Yannis Boughdiri, un Franco-Tunisien de 28 ans atteint de schizophrénie, ayant terminé une peine de six ans de prison pour terrorisme en 2022. Ensuite, Bilal Taghi, qui est reconnu comme le premier à avoir commis un acte de terrorisme djihadiste dans une prison française, un Franco-Marocain de 32 ans. En 2019, il avait été condamné à 28 ans de prison pour avoir tenté d’assassiner deux gardiens de la prison d’Osny (Val-d’Oise) avec un couteau fait maison le 4 septembre 2016.
Cette attaque survenue dans une « unité dédiée » à la déradicalisation a provoqué un choc profond dans l’administration pénitentiaire et a totalement métamorphosé la gestion des prisonniers radicalisés. Suite à cette attaque, ces unités ont été supprimées et remplacées par des « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER), dont l’annonce de création a suivi les semaines suivantes.
Depuis 2015, quarante-huit déchéances de nationalité ont été déclarées.
Il n’est plus rare de voir des cas de privation de la nationalité française car ces incidents, qui étaient une fois considérés comme anomalies, se manifeste plus fréquemment. Entre 2002 et 2014, seulement huit cas s’étaient produits. Cependant, depuis la naissance du « califat » de l’État islamique en 2015, le retrait de la nationalité française a frappé 48 personnes ayant une double nationalité.
Le Monde a obtenu des informations auprès du ministère de l’intérieur indiquant le nombre total de ces cas s’est détaché nettement ces deux dernières années, atteignant 28 dans les vingt derniers mois: Onze en 2023 et dix-sept depuis janvier de cette année, un nouveau record. À titre de comparaison, seuls vingt-deux cas ont été enregistrés pendant les huit années précédentes (2015-2022).
Le ministère de l’intérieur a souligné que cet essor est principalement dû à l’augmentation importante des condamnations terroristes et l’augmentation du nombre de prisonniers terroristes qui ont fini leur peine. En outre, cet afflux reflète une décision politique, en montrant la détermination du ministère à utiliser cette mesure dans le contexte de la lutte antiterroriste.
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