Vendredi 14 juin, plus d’1,5 million de fidèles musulmans se sont rassemblés pour le grand pèlerinage annuel à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Au sein de la grande mosquée Al-Haram, située dans la ville la plus sacrée de l’Islam, les pèlerins ont entamé le rituel du tawaf, faisant le tour de la Kaaba, le cube noir vers lequel tous les musulmans du monde se tournent pour prier. Après cela, ils passeront la nuit dans des tentes climatisées à Mina, une vallée dominée par des montagnes rocheuses à quelques kilomètres de La Mecque.
Le conflit qui oppose depuis le 7 octobre 2023 le Hamas palestinien et Israël est au cœur des préoccupations des fidèles. Selon les chiffres officiels israéliens, 1 194 personnes ont perdu la vie depuis le début du conflit. Le ministère de la santé de la bande de Gaza, géré par le Hamas, affirme de son côté que l’offensive israélienne a causé la mort de 37 232 personnes.
La tragédie suscite l’émotion parmi les pèlerins. Zahra Benizahra, une pèlerine marocaine, interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), dit être hantée par « des images de guerre, de personnes déplacées, d’enfants perdus ». « Nos frères meurent sous nos yeux », déclare-t-elle. De même, l’indonésienne Belinda Elham s’est confiée à l’AFP, exprimant sa tristesse face à ce conflit. « Quand nos frères souffrent, nous souffrons également. »
L’année précédente, de fortes chaleurs ont marqué le pèlerinage.
L’Arabie Saoudite a exprimé sa sollicitude pour la situation à Gaza, confirmant qu’elle subventionnera le pèlerinage de 1 000 Gazaouis dont les familles ont été touchées, portant ainsi le total de Palestiniens bénéficiant de cette aide à 2 000. Tawfiq Al-Rabiah, le ministre du hadj en Arabie saoudite, a déclaré que toute manifestation politique sera interdite lors de ce pèlerinage essentiel.
Le hadj, un ensemble de rituels religieux organisés sur plusieurs jours à La Mecque et dans ses environs, est un des cinq piliers de l’islam. Tout musulman est supposés accomplir le hadj une fois dans sa vie, si ses ressources le lui permettent. La capacité à accomplir ce voyage peut être limitée par le quota annuel défini par le royaume pour chaque pays.
La chaleur intense en Arabie Saoudite, où les températures peuvent monter jusqu’à 48 degrés, peut rendre ces rituels difficiles pour les pèlerins. Mohammed Al-Abdulali, le porte-parole du ministère de la Santé, a annoncé qu’il y avait eu plus de 10 000 cas de maladies liées à la chaleur enregistrées l’année dernière. Suite au tragique incident de 2015 qui a causé la mort de 2 300 personnes pendant une bousculade, des améliorations significatives ont été apportées, principalement à la mosquée Al-Haram, dont les travaux d’expansion devraient être terminés en 2025.
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