
Le mercredi 5 juin, après plusieurs années de retards et des moments d’incertitudes, Starliner, la capsule de Boeing, s’est enfin envolée de la plateforme de lancement 41 de la Space Force à Cape Canaveral, en Floride. Cette capsule a été propulsée par une fusée Atlas V, avec deux astronautes américains, Barry Wilmore et Sunita Williams, à son bord. Ils sont les premiers à réaliser un voyage habité à bord de ce vaisseau. Celui-ci a pour mission de permettre aux équipages d’accéder à la Station Spatiale Internationale (ISS).
Le jeudi 6 juin, le Starliner est prévu pour s’arrimer automatiquement à l’orbite du laboratoire. Les astronautes resteront une semaine sur place pour effectuer divers tests avant de rentrer sur Terre. L’atterrissage, assisté par parachute et amorti par des coussins gonflables, est prévu dans les régions désertiques du Nouveau-Mexique ou de Californie. Si tout se passe comme prévu, ce voyage servira à certifier le Starliner pour son premier vol commercial en 2025.
Ce lancement réussi est une grande victoire pour Boeing, ainsi que pour les astronautes et leurs familles. Le premier équipage était censé monter à bord en 2017. En 2014, la société américaine a été choisie par la NASA conjointement avec SpaceX pour offrir un accès à l’espace pour ses astronautes, qui dépendaient de la navette spatiale russe Soyouz après que la dernière navette américaine a été retirée en 2011. Le niveau de pression était à son maximum.
Initialement, l’Agence spatiale américaine a accordé un financement de 4,2 milliards de dollars à Boeing et 2,6 milliards à SpaceX pour un programme d’équipage commercial. Malgré quelques retards dans le développement de son Crew Dragon, la compagnie de Elon Musk a réussi à effectuer douze vols habités depuis mai 2020, dont trois pour des clients privés. Par contre, Boeing a connu une série de retards et de surcoûts, évalués à 1,1 milliard de dollars, qui ont mis en danger la rentabilité de son secteur défense et espace au second semestre, selon Reuters. L’entreprise américaine remet en question cet investissement étant donné la durée de vie limitée de la Station spatiale internationale (ISS).
Le vol de Starliner de mercredi n’était que son troisième lancement en orbite, représentant un enjeu majeur sur le plan financier, industriel, technique et humain. La tension était palpable, surtout après deux interruptions du compte à rebours dans les dernières semaines, alors que les deux astronautes étaient déjà à bord et avaient accompli tous les rituels du vol habité inaugural.
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