Le dimanche 5 mai, l’animatrice de radio Charline Vanhœnacker a démarré son émission hebdomadaire sur France Inter sans son collègue Guillaume Meurice, suspendu par Radio France. Vanhœnacker s’est exprimée en défense de Meurice, critiquant l’extrême droite et se moquant gentiment de la direction de l’établissement de radiodiffusion. Un autre comédien de « Le Grand Dimanche Soir », Djamil Le Shlag, a repris les commentaires qui ont conduit à la suspension de Meurice et a révélé en direct qu’il quittait la station.
Meurice a été suspendu le jeudi précédent, dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, après avoir réaffirmé des commentaires controversés sur Benyamin Nétanyahou qu’il avait formulés fin octobre. Une plainte pénale avait été déposée à son encontre suite à ces commentaires, l’accusant d’antisémitisme. Cependant, cette plainte a été classée comme non aboutie. Meurice, qui était convoqué le 16 mai, a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de diverses figures de la gauche, suite à sa suspension.
L’émission se déroulait sans la présence habituelle de Meurice, dont le siège dans le studio était symboliquement vacant. « Il n’a pas la permission d’être avec nous ce soir. Inter l’a envoyé dans une école de redressement pour le remettre sur le droit chemin », a plaisanté Vanhœnacker. Elle a aussi répondu aux questions sur leur absence de grève en disant : « Certains pourraient se demander pourquoi nous ne faisons pas grève. Nous sommes des experts en matière de grève, nous les avons toutes pratiquées au cours des dix dernières années et nous connaissons les règles : un préavis de cinq jours est requis à Radio France. Vous ne voudriez pas que nous enfreignons la loi en plus, n’est-ce pas ? », a-t-elle ajouté.
« L’extrême droite tente de nous faire taire, mais nous n’allons pas leur donner cette satisfaction », a déclaré l’animatrice, régulièrement moquant le groupe public. « J’aimerais rassurer nos chefs à Radio France, un avocat a relu cette chronique. Comme je perçois que le service des ressources humaines est surchargé à licencier des collègues, je leur évite des rencontres superflues. »
« En passant plus de temps avec les ressources humaines et la police judiciaire qu’à faire des plaisanteries, on risque de donner raison à ceux qui prétendent que l’argent public est gaspillé », a-t-elle ajouté. « En ce qui concerne la liberté d’expression, même si nous devons défendre notre cause en étant physiquement affaiblis, nous donnerons tout pour ce combat. La solidarité est toujours présente, et c’est notre meilleure protection. »
Plusieurs commentateurs ont exprimé leur solidarité envers Guillaume Meurice, notamment Djamil Le Schlag, qui a réitéré les déclarations controversées sur Nétanyahou sous les applaudissements du public, en annonçant sa démission de France Inter. « Personnellement, je ne vois pas ce qui est choquant dans la comparaison de Nétanyahou à une sorte de nazi sans prépuce », a-t-il affirmé.
« Je voudrais m’adresser directement à la direction de France Inter. Qui pensent-ils intimider avec leurs menaces de suspension? Moi, un Arabe en France, j’ai toujours su que je risquais d’être viré. Je prends donc la décision de quitter le service public après l’émission, ma dernière en tant que chroniqueur. Au sein de cette station, je ne me sens plus en sécurité. »
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