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Médecin palestinien interdit en France

Le chirurgien d’origine britannique et palestinienne, Ghassan Abu Sitta, qui fut témoin de la cruauté de l’armée israélienne à Gaza, fut refusé l’accès en France samedi, le 4 mai. Il était arrivé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle depuis Londres, où il vit, tôt dans la matinée. Cependant, la police de frontière l’a renvoyé car il devait intervenir à une conférence au Sénat ce jour-là.

Les agents de la police des frontières ont invoqué comme raison le fait que les autorités allemandes lui avaient interdit d’entrer sur leur territoire en avril, lorsqu’il devait assister à une conférence sur la Palestine à Berlin. Ils l’ont également interdit de visa pendant un an dans tous les États de l’espace Schengen. Ghassan Abu Sitta, contacté par Le Monde sur son téléphone, se trouvait dans un bureau de l’aéroport en fin de matinée, s’attendant à être escorté par la police vers un vol de retour à Londres.

Ses tentatives d’alerter l’organisatrice de la conférence, la sénatrice Raymonde Poncet-Monge, membre d’Europe Ecologie-Les Verts, via son assistante, qu’il a appelée, n’ont pas abouti. « La décision de la police est prise, je ne peux plus rien faire », a-t-il déclaré à Le Monde. « C’est comme à Berlin, où les victimes sont criminalisées. Le gang complice du génocide tente de faire taire les témoins. »

Abu Sitta a passé quarante-trois jours à effectuer des interventions chirurgicales à Gaza.

Ghassan Abu Sitta, un expert en médecine de guerre, a rapidement pris un vol pour Gaza le 7 octobre, suite à la tragédie causée par le Hamas dans le sud d’Israël. C’était également le cas pendant les trois guerres précédentes qui ont affecté l’enclave palestinienne. Il était une partie intégrante des équipes de Médecins sans frontières et a travaillé dans l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, ainsi que dans l’hôpital Al-Ahli. Il a quitté la zone côtière le 18 novembre, après avoir passé quarante-trois jours à opérer sans interruption les victimes des bombardements israéliens, qui ont jusqu’à présent tué près de 35 000 personnes, dont la plupart sont des civils.

Alors qu’il était sur le terrain, Sitta était déjà très actif sur les réseaux sociaux. Après avoir quitté l’enclave, il a donné plusieurs entretiens dans lesquels il a raconté avoir dû effectuer des amputations sans anesthésie, utiliser des agrafes pour suturer des plaies à vif, soigner des enfants brûlés par des obus au phosphore blanc (un type d’arme dont l’utilisation à des fins incendiaires est interdite), et travailler dans des hôpitaux si débordés que les médecins étaient contraints d’opérer à même le sol.
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