Catégories: Actualité
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27 avril 2024 20 h 11 min

« Tentative d’Union pour Influencer le Débat »

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Ils sont au bout du rouleau: la situation actuelle est insupportable pour eux. Ils en ont assez de subir des violences aux mains de la police, un système éducatif décadent, un marché de l’emploi instable, des conditions de logement médiocres et constamment humiliés. Ils en ont marre d’être ignorés par les décideurs politiques. Ces sont les habitants des quartiers défavorisés, gestionnaires d’organisations à but non lucratif établies et activistes fraichement débarqués de « cités sinistrées », comme ils l’ont formulé dans leur préface. Ils mettent en place un ultime plan de coordination.

Le but? Organiser, unioniser et former les nouvelles générations à la lutte politique pour influencer le discours public. Le projet, nommé officiellement « l’Assemblée des quartiers », a été lancé le 27 avril à Paris. Le projet a été sur le tapis depuis deux ans. Pour Youcef Brakni, l’un des principaux initiateurs de l’Assemblée des quartiers et membre du Comité vérité et justice pour Adama (du nom d’Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans décédé dans le Val-d’Oise en juillet 2016 après avoir été arrêté par les gendarmes), cela a été nécessaire pour accepter leurs divergences, identifier leurs priorités partagées et admettre la nécessité de s’unir pour avoir plus de poids.

Leur but est d’exister collectivement et de participer activement en politique. Leur mission est de se transformer en une sorte de « syndicat des quartiers », selon M. Brakni. La solidarité et le pouvoir sont leurs mots d’ordre.

Dans le texte initial de leur journal inaugural, les fondateurs du nouveau mouvement – un groupe compact d’environ 50 individus majoritairement dans la quarantaine et la cinquantaine – critiquent comment certaines institutions politiques et médiatiques « exploitent les zones de ségrégation sociale et raciale des quartiers défavorisés » et stigmatisent leurs jeunes en tant que « parias ». « Aujourd’hui, nous sommes dans l’impasse. Soit nous reprenons le contrôle du récit des quartiers face aux discours fascistes et aux tendances autoritaires, soit nous cédons la place au parti d’extrême droite », affirme Magda Jouini, 42 ans, membre du conseil d’administration du Front de mères, une organisation de parents qui lutte contre la discrimination et la violence, particulièrement active en Seine-Saint-Denis.
L’Assemblée des quartiers se donne trois objectifs : partager l’histoire des luttes sociales et former de nouveaux activistes ; obtenir du poids politique en soutenant et en aidant des candidats indépendants pour les élections municipales de 2026 ; et maintenir une solidarité forte parmi les membres de la communauté, en soutenant les initiatives locales.
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