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Tension et sanctions à Sciences Po

Seulement un mois après être nommé administrateur intérimaire de Sciences Po, Jean Bassères a fait un geste audacieux. Il a fait appel à des dizaines de CRS pour déloger soixante étudiants qui avaient organisé un sit-in depuis l’après-midi suite à un appel du Comité Palestine Sciences Po. Ce comité, qui compte une centaine de membres, a été créé en novembre 2023 lors de l’intensification de l’offensive israélienne sur Gaza.

Cette action a eu lieu le lendemain d’une manifestation sans précédent en faveur de la Palestine à l’université américaine de Columbia à New York, qui offre des doubles diplômes avec Sciences Po. Mercredi soir, l’administrateur intérimaire de Sciences Po, en poste depuis le 27 mars suite à la démission de Mathias Vicherat – renvoyé devant le tribunal pour des faits de violence conjugale avec son ex-compagne, avait consulté la ministre de l’enseignement supérieur et avait partagé son désir de recourir à la force publique. « La ministre a assuré son soutien dans cette décision », a déclaré l’entourage de Sylvie Retailleau.

Dans un communiqué, la direction déplore « que les nombreuses tentatives de dialogue pour que les étudiants quittent les lieux calmement n’aient pas abouti à une solution à cette situation ». D’un autre côté, le Comité Palestine Sciences Po a exprimé sa détermination en déclarant : « Nous ne comptons pas nous taire, la lutte pour la justice en Palestine nous oblige. Nous ne craignons rien », a-t-il prévenu dans un communiqué.

M. Bassères a agi sous la protection du gouvernement, largement guidé par des directives spécifiques du Premier ministre, Gabriel Attal. Attal a exprimé ses inquiétudes face à une dérive potentielle de l’école parisienne à cause d’une minorité d’individus actifs et dangereux. Une situation en particulier qui a attiré son attention était celle du Comité Palestine Sciences Po qui, le 12 mars, avait invité les gens à occuper l’amphithéâtre Emile-Boutmy. Une allégation particulièrement inquiétante, encore à confirmer par une enquête interne, est que des propos anti-sionistes auraient été entendus lorsque une étudiante juive a tenté d’entrer dans l’amphithéâtre.

La ligne rouge a été franchie le jour suivant lorsque Gabriel Attal a pris la parole lors du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques pour faire savoir qu’il serait de la responsabilité de l’administrateur provisoire de rectifier le tir afin d’assurer le respect du principe républicain en tout temps et en tout lieu. Des doyens et directeurs de centres de recherche se sont élevés contre ce qu’ils considèrent comme une atteinte à la liberté académique.

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