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Projet immobilier menace forêt Estoril Portugal

Au bord de la plage de Carcavelos, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lisbonne, un groupe d’apprentis surfeurs chaussés en Néoprène et pieds nus se familiarisent avec les rudiments du surf, guidés par un instructeur aux cheveux longs. Réputée pour son étendue de 2 kilomètres, la plage commence à se livrer à la vie matinale sous le regard préoccupé de Pedro Jordão. Ce dernier, avocat et porte-parole de l’association SOS Quinta dos Ingleses, est ferme et constant dans sa déclaration, « cet endroit doit être conservé ».

La Quinta dos Ingleses, une forêt en partie négligée située à l’opposé de la plage, après la voie rapide longeant le littoral, est l’un des vestiges rares de la côte d’Estoril qui a résisté à l’urbanisation incessante de la banlieue de Lisbonne. Cependant, cette tranquillité pourrait être de courte durée. Un projet immobilier massif prévoit la construction d’environ neuf cents logements, un hôtel de cinq étages, un centre d’affaires et commercial ainsi que des espaces verts, s’apprête à inaugurer sa première phase de réalisation.

Déjà en fin mars, les terrains où résidaient des travailleurs vulnérables, incapables de supporter l’augmentation des loyers à Lisbonne, ont été clôturé. Ces travailleurs ont été informés de l’obligation d’abandonner rapidement les lieux. « C’est un crime non pardonnable que de détruire un parc naturel urbain de nos jours », poursuit Pedro Jordão. Il a déposé une plainte au nom de l’association contre la municipalité de Cascais, responsable de Carcavelos, pour avoir autorisé ce projet. Il met en exergue l’importance des arbres pour absorber le dioxyde de carbone ainsi que les risques inhérents à une telle urbanisation.
Une décision bien désolante.

Le 7 avril, une protestation orchestrée par l’organisation SOS Quinta dos Ingleses a attiré plusieurs centaines d’individus à Carcavelos en opposition à un plan que le groupe considère comme étant « mégalo ». Divers écologistes, surfeurs et défenseurs du droit au logement ont également participé à l’évènement. Pedro Bicudo, physicien et représentant de l’association SOS Salvem O Surf (qui signifie « Sauvons le surf »), rend compte qu’ils avaient mené une analyse une décennie auparavant, soulignant les dangers qui menacent la plage de Carcavelos, dont les dunes ont été détruites par une route. Plusieurs plages portugaises ont été perdues ou ont grandement diminué en surface en raison du développement urbain de la côte. Jusqu’à présent, Carcavelos est l’une des quelques plages qui a réussi à résister.

Selon le projet validé par la municipalité de Cascais, sur les 54 hectares qui feront l’objet d’une urbanisation, 21 seront consacrés à l’espace public. Cependant, une fois les routes, les trottoirs et les parkings enlevés, moins de 10 hectares de nature seront disponibles pour créer un parc incluant des aires de jeu et de sport. En ce qui concerne les logements, ils seront luxueux et ne seront accessibles qu’aux millionnaires, malgré la crise du logement qui affecte les classes populaires et moyennes au Portugal.

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